Dans son bilan 2026, la revue Prescrire passe au crible le marché du médicament. Comme chaque année, elle met en garde contre une liste croissante de traitements — dont certains sont prescrits depuis des années — jugés inutiles ou trop risqués par rapport aux bénéfices réels apportés aux patients.
Selon la revue, 108 médicaments sont désormais à proscrire. Prescrire précise que ce signal de mise en garde concerne des produits dont le rapport bénéfice-risque est jugé défavorable. En clair, les risques encourus par le patient sont trop importants au regard de l’efficacité du traitement, laquelle est parfois même équivalente à celle d’un simple placebo.
Prescrire rappelle que figurer dans cette « liste noire » ne signifie pas un retrait du marché, mais constitue un signal de vigilance pour les patients comme pour les soignants.
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Prescrire dévoile sa liste de médicaments à éviter en 2026
Qu’il s’agisse du Voltarène pour les douleurs musculaires, du Smecta contre les brûlures d’estomac, ou du Maxilase pour atténuer les maux de gorge, ces médicaments sont devenus des incontournables des pharmacies familiales en Algérie. Pourtant, ce qui semble être un réflexe de soin banal serait, selon la revue, contre-productif : ces traitements risquent de nuire à notre santé plus qu’ils ne la protègent.
À l’approche de chaque nouvelle année, Prescrire actualise son inventaire des traitements dont la dangerosité excède l’utilité. En recommandant de les éviter, la publication souhaite guider les citoyens vers des soins plus sûrs et performants, tout en protégeant les patients contre des effets secondaires injustifiés.
Pour l’année 2026, Prescrire a répertorié 108 médicaments dont l’usage est jugé problématique. Bien que ces produits bénéficient tous d’une autorisation officielle de mise sur le marché (AMM) en France ou en Europe, la revue souligne que, dans chaque situation de soin prévue par leur notice, les risques encourus l’emportent systématiquement sur les bénéfices.
Ce 14ᵉ bilan annuel détaille sa « procédure rigoureuse » par laquelle la balance bénéfice-risque d’un médicament est évaluée : « Chez les patients concernés, quand un traitement médicamenteux paraît souhaitable, d’autres options thérapeutiques ont une meilleure balance que ces médicaments à écarter. Dans certaines situations, l’option la plus prudente est de ne pas recourir à un médicament ».
Tous les domaines médicaux concernés
Aucun domaine médical n’est épargné : de la cancérologie à la psychiatrie, en passant par la cardiologie ou le sevrage tabagique, la liste de la revue identifie des traitements à proscrire dans la quasi-totalité des spécialités (cliquer ici pour découvrir la liste complète des médicaments à éviter).
Dans cette liste de 108 traitements, on retrouve des produits très familiers du grand public. La revue cite notamment le Maxilase : utilisé contre les maux de gorge, il contient de l’alpha-amylase, une enzyme dont l’utilité n’a jamais été prouvée et qui peut provoquer de graves réactions allergiques ou cutanées. De même, le Smecta est pointé du doigt pour sa contamination naturelle au plomb, tandis que le Voltarène (diclofénac) augmenterait les risques d’accidents cardiovasculaires.
Quatre nouveaux médicaments rejoignent le bilan 2026 de Prescrire. Parmi eux figurent la chondroïtine (arthrose), le fézolinétant (troubles de la ménopause), le géfapixant (toux chronique) ainsi que l’andexanet alfa. Selon les experts, ces traitements présentent des risques disproportionnés par rapport à une efficacité jugée soit inexistante, soit trop faible face à un simple placebo.
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