Smaïn Ameziane désapprouvé et les Égyptiens participeront au SILA !

Smaïn Ameziane désapprouvé et les Égyptiens participeront au SILA !

Coup de Théâtre au Salon du Livre d’Alger (SILA). Après les rumeurs, les spéculations, les scandales et les polémiques, l’interdiction de la participation Egyptienne a été finalement levée. C’est le commissaire du SILA, Smaïn Ameziane, qui a lui-même annoncé samedi ce nouveau rebondissement.

« C’est fait. Bien sûr, ils seront là », a-t-il confié à l’AFP en expliquant qu’un stand de 100 m2 sera dédié à la présentation des éditeurs égyptiens, dont la Bibliothèque d’Alexandrie, plutôt qu’à 70 comme cela était le cas lors des précédents salons dans cet espace de plus de 8.000 m2.

Ainsi, après ses prises de positions tranchantes, Smaïn Ameziane fait, en fin de compte, marche arrière. Selon plusieurs sources proches du commissariat du SILA, le patron des éditions Casbah a été tout bonnement désapprouvé par la ministre Khalida Toumi. Il faut dire que Samaïn Ameziane est parti très loin dans ses élucubrations mesquines à l’encontre des éditeurs égyptiens, a-t-on jugé au niveau du département de Khalida Toumi.

Pour la première fois de l’histoire des manifestations culturelles, un responsable d’un salon de livre international a tenté de justifier le boycott des livres égyptiens en se basant sur des évènements regrettables qui ont émaillé un match de football !

Des sa première sortie médiatique, Smaïn Ameziane aura réussi, dès lors, à se mettre sur le dos toute l’intelligentsia Algérienne qui est restée éberluée devant les déclarations guerrières et hostiles d’un homme qui se disait, pourtant, éditeur de livres !

Durant prés deux mois, ce scandale a défrayé la chronique à travers tout le monde Arabe. D’ailleurs, scandalisé par cette interdiction, l’Union des Editeurs Arabes a carrément retiré sa participation au SILA. Même en Europe, on commençait à s’interroger sur cette ambiance de Bazar qui règne à présent au SILA.

Fort heureusement, les pressions ont payé et la mobilisation de plusieurs artistes et d’intellectuels a fini par épargner à l’Algérie de se retrouver, une fois encore, dans le viseur des condamnations et des critiques internationales.

En réduisant une manifestation culturelle internationale en un terrain de règlements de compte pour une histoire de Hooligans, Smaïn Ameziane a « clochardisé » encore davantage le SILA. Sous sa présidence, ce salon symbolise tout sauf la culture, le débat d’idée et le désir de lire.

Et maintenant peut-on espérer une progression dans l’organisation d’évènements culturels dans notre pays ? Pas vraiment, car tant que les centres de décisions du secteur culturel demeurent noyautées par des personnages lunatiques, inconstants et versés surtout dans la récupération politique, le livre en Algérie risque de ne jamais s’écrire…

Abderrahmane Semmar