De retour d’Afrique du Sud, Islam Slimani, l’attaquant du CR Belouizdad, qui a eu droit à quelques jours de repos, a repris avec ses coéquipiers, il y a trois jours. Pas du tout ébranlé par ce qui a été dit à son sujet, et surtout après avoir été remis de sa déception, due à son transfert raté à Troyes, Slimani nous parle de ses contacts avec le Sporting Lisbonne et le Deportivo La Corogne. Islam se défend et avoue qu’il est malheureux de constater toutes ces accusations portées sur lui au lendemain de son retour de la CAN.
Avec du recul, quelle analyse faites-vous de votre CAN, sur le plan personnel et collectif ?
Déjà, je n’arrive pas à comprendre pourquoi mon nom est toujours cité sur les plateaux de télévision et de radio, comme l’une des raisons de notre échec, alors que j’estime avoir tout donné, même si j’avoue que la réussite m’a fait défaut. Un attaquant peut parfois perdre cette efficacité pendant un ou deux matches, et même le grand Lionel Messi ne peut marquer dans chaque match.
Vous ne croyez pas que cette équipe a, certes, développé un beau football, mais elle a raté son objectif. N’êtes-vous pas quand même parti pour que vous soyez éliminés au premier tour ?
C’est normal. On ne peut pas être satisfait d’un tel parcours. Sur le plan purement numérique, on est déçus. Mais, c’est quand même une bonne expérience pour notre jeune groupe.
Sincèrement, la présence des dirigeants de l’ESTAC Troyes, venus en Afrique du Sud négocier votre transfert, ne vous a pas déconcentré ?
Non, pas du tout. En plus, mes contacts et mon transfert à Troyes ne dépendaient pas de la Coupe d’Afrique. Les responsables de cette équipe m’avaient donné rendez-vous là-bas pour finaliser et éventuellement conclure les pourparlers engagés depuis un bon bout de temps.
Selon vous, votre CAN, entre guillemets, ratée avec la sélection n’a rien à voir avec l’échec de ce transfert…
Alors, pas du tout, après, on ne peut pas porter un jugement sur un match ou deux. Vous comprendrez qu’ils ne s’étaient pas déplacés pour me superviser. Troyes me voulait bien avant cette CAN.
Mentalement, vous ne vous êtes pas mis trop de pression, sachant que cette CAN aurait pu vous servir pour décrocher un contrat pro…
Je ne sentais pas cela. J’avais une mission sur le terrain, à savoir concrétiser les actions offensives de notre équipe, malheureusement, cela n’a pas marché pour nous tous. Je ne cherche pas d’excuses, mais je crois avoir manqué de réussite et d’expérience. Je ne regrette rien, j’ai tout donné.
Certaines personnes disent que vous en marquez que face au Rwanda, la Libye et la Gambie, des équipes de secondes zones, quelle serait votre réponse ?
Franchement, on a été sévère avec moi. A croire que j’ai provoqué seul l’élimination de l’Algérie de cette CAN. Ecoutez, je n’ai même pas envie de leur répondre. On dit que je ne marque que face au Rwanda, le Niger et la Gambie, et face au Mali, qui a marqué ? J’aimerais bien qu’on parle de cela aussi.
Sincèrement Islam, avant votre départ à la CAN, vous êtes revenu de blessure, et vous n’aviez pas trop de matches dans les jambes, étiez-vous vraiment prêt pour cette Coupe d’Afrique ?
En toute franchise, je refuse ces faux prétextes. J’étais prêt à cent pour cent. J’ai eu droit à une préparation spéciale à Sidi Moussa, j’ai énormément travaillé avec le groupe pendant la préparation d’avant-CAN, et en arrivant en Afrique du Sud, j’étais en possession de tous mes moyens.
Avec ce transfert raté à Troyes, ne croyez-vous pas que vous avez laissé une belle opportunité de devenir joueur professionnel ?
C’est normal, c’était un objectif pour cette période de transfert, mais le mektoub en a décidé autrement.
Il y a le mektoub, mais aussi la position inflexible de vos dirigeants au CRB, qui se sont montrés gourmands…
Je ne sais pas quoi vous dire, je ne sais pas exactement ce qui a été dit entre les dirigeants de Troyes et mes responsables au CRB. Je n’ai pas encore discuté avec le président Gana à ce sujet, tout ce que je sais, c’est qu’on n’est pas arrivés à un accord, autre chose, ça ne l’intéressait plus.
Vous étiez tellement déçu que vous n’avez pas cherché à savoir…
Voilà, rater une aussi belle occasion était difficile à digérer pour moi. Mais bon, il faut continuer à travailler pour avoir une autre chance d’ici l’été prochain.
Apparemment, le CRB vous a privé d’une carrière professionnelle, on aurait dû se montrer plus compréhensif…
Quelque part, oui, mais comme je viens de vous le dire, je dois d’abord discuter avec le président Gana pour en connaître davantage sur ces négociations.
Le président Gana affirme que vous n’avez pas été estimé à votre juste valeur…
Je ne sais pas, personnellement, on ne m’a rien signifié, après tout, c’est mon affaire, c’est à moi de juger si on m’a bien estimé ou pas. Tout ce qu’on m’a dit, pour le moment, est que les négociations n’ont pas abouti.
On parle d’un précontrat signé avec le Sporting…
Non, je n’ai encore rien signé, je ne vous cache rien, vous savez que j’ai toujours été sincère avec vous.
Et le Deportivo La Corogne ?
C’est ce que j’ai entendu dire, je crois qu’on a même reçu une proposition au niveau du club, on verra bien d’ici l’été prochain. Mon seul souci, c’est de retrouver mon efficacité et marquer des buts pour reprendre confiance, avant le match contre le Bénin.
En voulez-vous à vos dirigeants et au président Gana ?
Pas du tout, je lui fais confiance, le président Gana n’a fait que défendre mes intérêts et ceux de mon club.