Enlevé dimanche dernier sur la RN71 par un groupe trois individus armés, Slimana Omar a été finalement libéré hier aux aurores de ce dimanche du côté de Mekla plus précisément à l’orée du village de Ait Zellal dans la commune de Souamaa.
Il était presque 4 heures du matin lorsque l’otage a été libéré et abandonné en pleine nature par ses ravisseurs. Parti à la recherche de secours, il rencontre des jeunes du village précité. Un des jeunes lui offre son téléphone portable pour lui permettre d’appeler sa famille.
Ses proches, ravis d’entendre sa voix, sont venus le récupérer sain et sauf mais très marqué par une semaine de séquestration et surtout en apprenant la mort de son cousin Hand qui venait d’être enterré la veille de sa libération.
Sa famille a tout de suite sollicité des psychologues pour sa prise en charge. Selon ses proches, il leur aurait déclaré qu’il a été au moment de son enlèvement mis dans la malle du véhicule. Ses ravisseurs ont changé de véhicule et là encore, il est mis dans la malle étroite les mains attachées et la bouche bâillonnée. Comme il leur a déclaré qu’outre les ralentisseurs (dos d’âne) qu’il ressentait, il avait saisi surtout que le véhicule avait emprunté une piste avant d’atteindre la maison dans laquelle il avait été enfermé.
Pour lui, il s’agissait d’une vieille bâtisse toute proche d’une mosquée et surtout habitée du fait qu’il était dans une espèce de cave pendant que le bruit de la truelle et de la taloche du maçon lui parvenait de l’extérieur.
C’est dire qu’il n’était pas dans une tente ou une kasmate dans une forêt mais dans une maison en dur en plein milieu d’un village. Alors que d’aucuns pensaient qu’à la suite de cette libération, la marche et la grève de deux heures prévues pour aujourd’hui allaient être annulées, il n’en est rien puisque la cellule de crise mise en place au lendemain de cet enlèvement a maintenu ces deux actions pour ce lundi à partir de 10 heures.
Tout en maintenant le caractère pacifique de cette marche et de cette grève de deux heures dans les trois communes de Fréha, Aghribs et Timizart, les organisateurs ont cette fois-ci changé de slogan. Ainsi, on n’évoquera plus la libération de l’otage mais des slogans pour que cessent les kidnappings en Kabylie et réclamer plus de sécurité.
D’ailleurs, selon le président de cette cellule de crise qui n’est autre que le P/APC de Aghribs, cette marche est un cri de détresse, « c’est pour dire basta aux kidnappings qui sont en train de dévitaliser la région de son essence économique. Mais aussi pour dire que cessent les larmes en Kabylie qui doit être mieux sécurisée ».
La marche prendra son départ à partir du stade communal à la sortie nord de la ville de Fréha. A l’issue de cette marche, qui s’annonce du reste grandiose, les manifestants sillonneront les différentes artères de la ville avant de se rassembler devant le siège de l’APC pour une prise de parole.