Skikda ,Une «cabine téléphonique» pas comme les autres

Skikda ,Une «cabine téléphonique» pas comme les autres

Donner ou recevoir un coup de fil en utilisant un téléphone portable est chose impossible dans le voisinage immédiat du phare du Cap de Bougaroune, à Collo (Skikda), en raison de l’absence de couverture réseau dans cette zone isolée, coincée entre mer et montagne.

Impossible ? voire. Une «curiosité technique» fait qu’il existe juste à côté d’une boutique d’alimentation générale faisant aussi office de café, un coin minuscule niché à l’extérieur de la petite école de Bougaroune, une sorte d’encoignure improbable où les barres indiquant l’intensité du champ sur le cadran de votre mobile se mettent à apparaître l’une après l’autre, comme par enchantement.

Il s’agit sans doute d’un phénomène lié à la propagation des ondes radio émises par la station-relais, tente d’expliquer un technicien activant pour le compte d’un opérateur de téléphonie mobile. Résultats des courses, de nombreux habitants de cette région retirée se rendent quotidiennement dans ce renfoncement naturel pour émettre ou recevoir (dans d’excellentes conditions) des appels via leur téléphone cellulaire.

Des téléphones sont mêmes posés sur des supports de fortune par des citoyens en attente d’un appel urgent.

«C’est le seul moyen qui nous relie au monde extérieur», souligne Redha, un jeune habitant du coin qui affirme que c’est grâce à cette «cabine» qu’il a pu, un jour, joindre la Protection civile pour l’évacuation d’une vieille personne malade.

Redha ajoute que des citoyens de la région parcourent 6 à 7 km spécialement pour communiquer avec leurs proches, comme cette mère de famille que l’on aperçoit, ici, deux fois par semaine, en train de bavarder avec son fils unique appelé sous les drapeaux. Le plus étrange est qu’en s’éloignant d’un petit mètre de l’angle droit formé par deux murs de l’école, le «champ» disparaît aussitôt.

Il est indéniable que si la «cabine téléphonique» de Bougaroune est plutôt étrange, il s’agit-là, sans doute, de la plus utile des bizarreries de la technologie moderne.

D’autant plus utile que par la force des choses, l’endroit est devenu le point de ralliement de nombreux citoyens, toujours heureux de s’y retrouver pour tailler une bavette, mais pas au téléphone.

R. L. / APS