A. Boudrouma
Le tribunal de Skikda a connu avant-hier une affluence peu coutumière, et pour cause ! Des prévenus interpellés après les manifestations qui ont suivi l’affichage des listes des bénéficiaires de logements sociaux dans le cadre de l’éradication du bidonville «Lac des Oiseaux», ont été présentés par les forces de l’ordre devant le parquet. Un important dispositif sécuritaire a été déployé aux abords du tribunal pour éviter tout débordement et contenir les nombreux curieux agglutinés devant le tribunal, mélangés aux proches des prévenus. Plusieurs charges ont été retenues à l’encontre des mis en cause, notamment attroupement non autorisé. Il a fallu attendre jusqu’en fin de journée pour connaître les mesures retenues à l’encontre des émeutiers.
Ainsi, 7 d’entre eux ont été placés en détention provisoire et 6 autres ont fait l’objet d’une citation directe. Ils devraient être jugés le 19 novembre 2018 pour répondre des faits qui leur sont reprochés. A noter que les environs du bidonville connu sous l’appellation «Lac des Oiseaux» ont été secoués par des soulèvements récurrents de ses occupants qui ont voulu protester de ne pas voir leurs noms parmi les attributaires, estimant qu’ils ouvraient droit au relogement au même titre que les autres. L’appel du wali de Skikda leur recommandant d’introduire des recours qui feront l’objet d’une étude approfondie et que les gourbis dont les occupants n’ont pas obtenu de logements ne seront pas rasés, n’a apparemment pas été entendu et les protestations se sont poursuivies.
A la cité du 8-Mai 1945, le toit d’un immeuble a même été investi par des désespérés qui y ont érigé des tentes de fortune en menaçant de mettre fin à leurs jours en se jetant dans le vide. A l’autre bout de la ville, un véhicule appartenant à un responsable de la wilaya en charge du dossier logement a été incendié dans la nuit, un acte imputé à des suspects faisant partie des manifestants.
A noter enfin que l’administrateur d’une page Facebook à forte audience a été également interpelé. Il est accusé d’avoir, par ses publications, incité au soulèvement.