Quatre branches d’Al Qaïda se disputent la place laissée par le chef spirituel, Oussama Ben Laden, après sa mise hors d’état de nuire par un commando de SEAL (US Navy), le 2 mai.
Il s’agit de quatre filières, Al Qaïda de la péninsule arabique, le groupe maghrébin affilié à la nébuleuse terroriste, celle appartenant aux Egyptiens, et enfin Al Qaïda à Yarma, en Iran.
Ces quatre groupes proposent, chacun, entre un et deux noms de chefs terroristes capables de briguer le trône laissé par Oussama Ben Laden. Il s’agit d’Aymen El Zawahiri, le n°2 d’Al Qaïda, dont les salafistes égyptiens souhaitent qu’il soit le prochain chef de la nébuleuse. Face aux Egyptiens, les terroristes maghrébins croient, de leur côté, que le moment est venu pour qu’un chef issu du Grand Maghreb occupe ce poste. Il s’agit des noms tristement célèbres de la mouvance salafiste armée maghrébine, Abou Yahia El Liby, le n°3 de l’organisation terroriste, et l’autre, Djamel Masrati, un vétéran de la guerre d’Afghanistan. Pour sa part, Al Qaïda de la péninsule arabique propose, à son tour, le nom d’Ali Omar, yéménite d’origine. Pour cette organisation très active au Yémen, seul Ali Omar est en mesure de redonner, voire réorganiser Al Qaïda, après des années d’inactivité. Enfin, Al Qaïda à Yarma, en Iran, veut également le «prestigieux» fauteuil de l’organisation terroriste la plus en vue dans le monde.
Il s’agit de deux noms charismatiques, l’égyptien, Seif El Aâdl, et le saoudien El Karaâoui. C’est donc ces six noms qui sont proposés au «Majliss El Choura» de la nébuleuse Al Qaïda. C’est à partir de ces six noms que cette dernière aura le choix de trancher, et ce, dans les semaines à venir. Selon des experts, le «Majliss El Choura» veut désigner le successeur de Ben Laden dans les semaines qui viennent, car avec cette désignation rapide, Al Qaïda pourrait faire savoir au monde entier qu’elle est en mesure de relever le défi, mais également de faire croire qu’elle est toujours puissante, et capable de frapper aussi dur que certains ne l’imaginent même pas. Cela dit, le «Majliss El Choura» n’a d’autre choix que de faire croire qu’en perdant le n°1 de la nébuleuse, cela ne veut pas dire que c’est la fin de l’organisation terroriste. Bien au contraire, le «Majliss El Choura» sera dans l’obligation de désigner le successeur de Ben Laden, et d’opérer d’autres attentats d’envergure dans le monde, afin que le doute se réinstalle dans les capitales des pays du monde entier.
Les salafistes maghrébins croient qu’il est temps de monter sur le trône
Après avoir pris durant seize ans les commandes d’Al Qaïda, Ben Laden est tombé le 2 mai dernier, à Abbottabad, au Pakistan. Après sa mort, sa place est désormais «traquée» par les chefs terroristes les plus en vue dans la mouvance islamiste armée. Les salafistes maghrébins tiennent à une idée, à savoir la place de leader d’Al Qaïda doit être donnée à un maghrébin.
Fortement présents au sein de la nébuleuse Al Qaïda, les terroristes maghrébins occupent des places très importantes dans cette organisation. Ils ont été enrôlés à Al Qaïda depuis sa création par Oussama Ben Laden en 1995. A leur tête, Abou Yahia El Liby.
Ce dernier a de fortes chances de succéder à Oussama Ben Laden, d’autant qu’il jouit d’un important soutien de la part des terroristes mauritaniens, algériens, marocains, tunisiens et enfin libyens. Toutefois, face à lui, le n°2 d’Al Qaïda, l’égyptien Aymen El Zawahiri, s’oppose à son éventuelle désignation. En effet, l’égyptien Aymen El Zawahiri jouit d’un respect de la part de plusieurs mouvances islamistes armées dans le monde, notamment les talibans. Ces derniers donnent leur bénédiction à Aymen El Zawahiri pour diriger les commandes d’Al Qaïda. Face à cette concurrence, Abou Yahia El Liby est bien positionné pour remplacer Oussama Ben Laden. Abou Yahia El Liby, bien qu’il paraît plus jeune qu’El Zawahiri pour diriger une telle organisation, cependant, son nom est cité par plusieurs experts pour devenir le nouveau chef de la nébuleuse. Comme son cas, Abou Yahia El Liby était un cadre emblématique du Groupe Islamique des Combattants Libyens (GICL). Opposés au régime de Kaddafi durant les années 1980, le GICL a opéré plusieurs attentats terroristes contre les services de sécurité libyens. Toutefois, ce groupe terroriste sera partiellement anéanti par le colonel Kaddafi. L’organisation était composée de quelques centaines de combattants seulement, ce qui fait d’elle une organisation terroriste assez faible. D’ailleurs, la plupart de ses cadres seront alors arrêtés et incarcérés dans les prisons d’El Djamahirya, tandis que beaucoup d’autres ont réussi à prendre la fuite hors de la Libye. Parmi les fuyards, Abou Yahia El Liby a rejoint la guerre en Afghanistan, au début de l’année 1982, contre les troupes russes. Né en 1961, Abou Yahia El Liby, ou Abou Yanis El Sahraoui, ou Hassen Al Qaid, est devenu quelques années après, l’une des pièces maîtresses de la nébuleuse Al Qaïda.
Par Sofiane Abi