Six mois de hirak: le système toujours en place et le peuple ne décolère pas

Six mois de hirak: le système toujours en place et le peuple ne décolère pas

La marche de ce vendredi sera la première marche d’un 7e mois de contestation. Après six mois de Hirak, les Algériens manifestent encore, brandissant les mêmes slogans brandis depuis le 22 février, à savoir le départ du système. Pour Ahmed Gaid Salah, les revendications du peuple algérien ont été satisfaites, alors pourquoi marchent-ils encore?

Il faut dire que le Hirak, lancé le 22 février, a accompli des choses qui étaient jusqu’à cette année inimaginables, à savoir la démission de Bouteflika, un double report des élections présidentielles, et surtout les incarcérations et les poursuites judiciaires entamées contre des personnalités qu’on croyait intouchables, cependant la revendication principale soit le changement radical du système demeure insatisfaite.

Après six mois, le hirak ne faiblit toujours pas, malgré les tentatives du système à décolorer le peuple algérien, ce dernier a marché chaque vendredi et mardi contre un régime qui pourtant occupe encore des postes à la tête du pays.

Des initiatives de sortie de crise ont été proposées, des feuille de routes ont été établies par la classe politique, mais jusqu’ici le peuple les a toutes refusé, y compris l’élection présidentielle, et dernièrement le dialogue dont le panel et coordonné par l’ancien ministre, Karim Younes, le peuple est clair, aucun changement ne peut être réalisé si les mêmes figures de l’ancien régime occupent encore des fonctions à la tête du pays. Le peuple peine à faire confiance au système mais est t-il motivé?

Les préalables au dialogue posés par certaines personnalités publiques à savoir la libération des détenus d’opinions, l’adoption de mesures d’apaisement, la levée des restrictions imposées aux manifestations dont l’interdiction d’accès à la capitale à chaque manifestation, étaient  » envisageables » pour le Chef de l’Etat par intérim, Abdelakder Bensalah », mais ces « idées empoisonnées  » ont été catégoriquement refusées par le chef d’Etat major, Ahmed Gaid Salah, une contradiction qui a poussé le peuple à se questionner,  qui tient réellement les rênes du pays?

Après six mois de Hirak de détermination mais également d’incertitude, l’Algérie se retrouve face à une impasse dont l’issue semble difficile, et l’entêtement du système ne fait qu’aggraver d’avantage la crise.

M.A.Y