Six millions de personnes en situation d’activité non déclarée : Le travail au noir fait le plein d’embauche

Six millions de personnes en situation d’activité non déclarée : Le travail au noir fait le plein d’embauche
Travailleurs algérie

Écrit par Rachid Bouarroudj

La Fédération nationale des travailleurs de la sécurité sociale (FNTSS), affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), a reconduit, hier à Alger, Mustapha Ghalmi à la tête de l’organisation syndicale.

C’est à l’issue du troisième congrès de la fédération que M. Ghalmi, qui vient de consommer un premier mandat, a été plébiscité pour un deuxième mandat de cinq ans suite à une motion adoptée par 200 participants au congrès, auquel ont assisté les ministres du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale Mourad Zemali, et de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine Ghania Eddalia, ainsi que le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd. L’occasion également pour les congressistes d’adresser «une motion de soutien» au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour «la continuité et la poursuite des réalisations». Le vote a eu lieu à l’issue de la présentation et de l’approbation du rapport financier et moral du précédent mandat. D’autre part, le congrès a rendu publique une motion de soutien appelant à «la pérennité du système de sécurité sociale» qui traverse «une conjoncture difficile», notamment pour la branche retraite, qui connaît de «fortes fluctuations» car près de 6 millions de travailleurs ne sont pas déclarés.

Soulignant que le système de sécurité sociale comptabilise les cotisations de deux travailleurs pour un seul retraité, alors que la règle exige la cotisation de sept travailleurs pour un seul retraité, M. Ghalmi a proposé le recours à «la déclaration obligatoire» des travailleurs et l’adoption de «l’équité et de la justice» dans l’affiliation de tous les travailleurs à la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas). Une justice sociale à laquelle s’emploie l’Algérie qui est, pour reprendre le ministre du Travail, M. Zemali, «un Etat social par excellence». S’il en fallait une preuve, M. Zemali la voit dans le niveau des transferts sociaux prévus par la loi de finances 2019, et s’élevant à 1 763 milliards de dinars, soit 21% du budget global de l’Etat. Intervenant lors des travaux du congrès de la FNTSS, M. Zemali a indiqué que «le système national de sécurité sociale est fondé sur la solidarité entre les membres de la même génération et entre les générations et fonctionne suivant un mécanisme de distribution et de partage des charges». Ajoutant qu’il «couvre également toutes les branches prévues dans les conventions internationales y afférentes».

Par les chiffres, le système de sécurité sociale garantit actuellement «une large couverture sociale au profit de plus de 39 millions de citoyens et d’autres catégories, à savoir les personnes démunies et aux besoins spécifiques et ce grâce à la contribution de l’Etat. Ce qui permet à plus 3,2 personnes de bénéficier de la retraite», a-t-il fait savoir. Le ministre a appelé à «maintenir le cap et à multiplier les efforts afin de renforcer le système de sécurité sociale et faire face aux défis», soulignant, dans ce sens, que le système national de sécurité sociale et de retraite «connaît des difficultés financières liées, à plusieurs facteurs socioéconomiques, démographiques et normatifs résultant notamment de la générosité même de ce système». Pour M. Zemali, «le déséquilibre financier du système national de la sécurité sociale est dû au déficit important et croissant de la branche retraite, laquelle n’a de cesse de focaliser toute l’attention du gouvernement qui a soumis ce dossier sensible au débat dans le cadre de la tripartite».