Dans une lettre adressée au gouvernement marocain, six associations marocaines de défense des droits de l’Homme dénoncent les «atteintes aux droits de l’homme» et «les incarcérations abusives» faites par les autorités marocaines contre des émigrants africains.
Les associations marocaines que sont l’Association marocaine des droits de l’homme, l’Association El Adala (justice), l’Association coalition des communautés africaines du sud du désert au Maroc, le Conseil des émigrants africains du sud du désert au Maroc, le Groupe antiracisme, et l’Organisation de la liberté des médias et d’ expression ont, dans la lettre adressée au gouvernement marocain, dénoncé ce qu’ils qualifient de «dépassements graves à l’encontre d’émigrants africains au Maroc.
Ces associations dénoncent «les arrestations et expulsions abusives faites par les autorités marocaines contre des émigrants africains, dont nombre bénéficient du statut de réfugiés». Selon ces associations, «les autorités marocaines enfreignent, de ce fait, les obligations du Maroc vis-à-vis de nombre de conventions et accords internationaux, dont l’accord sur la protection de tous les travailleurs émigrants et l’accord de Genève se rapportant aux droits des réfugiés».
Par ailleurs, et selon la correspondante du journal londonien Asharq Al Awsat à Rabat, qui cite «des sources des droits de l’homme», Kamara L., militant et coordinateur de l’association Conseil des émigrants du sud du désert au Maroc a été «arrêté par les autorités marocaines et incarcéré à la prison de Salé le 20 octobre dernier».
Lors d’une conférence de presse tenue avant-hier à Rabat, les responsables de ces associations ont annoncé que Kamara L. a comparu deux fois devant le tribunal de première instance de Rabat pour une accusation imaginaire, malgré la présentation par ses avocats de toutes les garanties nécessaires pour sa présentation en cas de sa libération, mais cette demande de libération a été refusée.
Ils ont ajouté que «l’arrestation de Kamara L. a provoqué de fortes réactions à l’intérieur du Maroc et à l’extérieur, demandant de la part de la société civile marocaine et d’organisations internationales, sa libération».
Les animateurs de cette conférence de presse ont ajouté que «cette arrestation ne peut pas être dissociée d’une série de campagnes abusives, injustifiées, enregistrées dans des villes marocaines, prenant pour cible les émigrants, et caractérisées par le recours abusif à la force avec des émigrants africains du sud, ayant quitté leurs pays pour une vie meilleure».
Selon les responsables de ces associations, les mesures abusives ont concerné même des femmes, des enfants et des émigrants détenteurs de la carte de réfugiés délivrée par le Haut commissariat aux réfugiés.
Lors de cette conférence de presse, les responsables de ces associations ont ajouté que «des centaines d’émigrants ont de cette façon été déplacés vers un endroit désertique près des frontières algéro-marocaines dans des conditions inhumaines, ce qui les expose à toutes formes de danger».
Les responsables de ces associations ont ajouté que «la politique sécuritaire actuelle et la fermeture des frontières algéro-marocaines mènent vers un drame humain, dont le naufrage d’un grand nombre d’émigrants dans la mer méditerranéenne».
Mounir Abi