La situation reste tendue à Ghardaïa. Les affrontements et les actes de vandalisme et d’incendie de maisons et de locaux commerciaux perpétrés dans plusieurs quartiers du centre-ville laissent inquiètent la population.
Des blessés et des arrestations ont été enregistrés entre jeudi et hier à Ghardaïa. Les attaques sont perpétrées par des jeunes cagoulés qui ont semé le trouble dans cette région, juste après l’annonce du décès dans un accident de la circulation d’un jeune Mozabite au quartier Aïn Lebeau. « C’était prévisible.
Le sit-in tenu la semaine dernière par la population mozabite allait provoquer des incidents car les gens ont pris cela comme une provocation et une démonstration de force », a indiqué Benameur Bouhafs, président de la Fondation des malékites.
Selon lui, la situation est « regrettable » et la violence n’a jamais atteint un « seuil aussi dramatique » que lors de ces deux dernières nuits.« Nous en avons assez de ce qui se passe. Nous en avons marre de la poursuite de la violence perpétrée sur des innocents. La situation est inadmissible. Elle est choquante », ajoute-t-il. Bouhafs demande aux autorités locales de rendre publiques les causes de la mort du jeune Mozabite, survenue jeudi matin.
« Nous exigeons la publication d’une déclaration légal sur les causes du décès du jeune pour éviter que ce genre d’incident ne soit l’objet de manipulation et d’exploitation à des fins connues », a-t-il indiqué. Le porte-parole des Chaâmbis exige aussi « une enquête approfondie sur les groupes auteurs des attaques meurtrières ». « Nous avons atteint un seuil intolérable. Les autorités doivent assumer leurs responsabilités », a-t-il ajouté. Pour lui, l’arrêt de la violence à Ghardaïa est tributaire de l’intervention de l’Etat qui « peut et a les moyens d’intervenir pour stopper les hostilités car ni les notables ni les intermédiaires ne peuvent plus rien faire ».
Pour sa part, le président du Conseil des notables de Ghardaïa, Kara Bakir Omar, a estimé que les autorités locales se sont précipitées en affirmant la mort par accident du jeune à Aïn Lebeau. « Ils auraient pu dire que cet homme est décédé et que l’enquête est en cours pour déterminer les circonstances de ce drame. Il fallait éviter d’affirmer sa mort par accident. Ces déclarations ont choqué les jeunes qui n’ont pas pu se maîtriser », a-t-il soutenu. En regrettant que la ville soit de nouveau plongée dans la violence, il a précisé que des réunions ont été tenues avec les responsables des services de sécurité pour « décider de mesures pratiques ». Une collaboration étroite avec la population de plusieurs quartiers en vue d’identifier les fauteurs de troubles a été décidée. Rappelons que le wali de Ghardaïa, lors d’un point de presse tenu vendredi dernier, à confirmer la thèse de l’accident « dénuée de toute confusionautre interprétation », précisant que les services concernés ont entamé une enquête pour déterminer, avec précision, les causes de cet accident.
Nouria Bourihane