Situation sécuritaire régionale et banditisme,La gendarmerie face à de nouveaux défis

Situation sécuritaire régionale et banditisme,La gendarmerie face à de nouveaux défis

Six nouvelles unités, outre les trois autres opérationnelles, devraient être mises en service tout prochainement.

Depuis ces derniers mois la situation sécuritaire est tendue au-delà des frontières Sud. Au plan interne, la criminalité et le banditisme ont pris des proportions alarmantes à la faveur du net recul du terrorisme. Dans ce contexte, de nouveaux défis attendent la Gendarmerie nationale.

«La société algérienne se développe et subit des mutations profondes qui bouleversent fondamentalement les paramètres de sécurité publique», a soutenu le général Ahmed Boustila, commandant de la Gendarmerie nationale qui a souligné l’exigence de la modernisation de ce corps d’élite par excellence, engagé au même titre que les autres corps de sécurité dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme. Corps de sécurité dépendant du ministère de la Défense, la Gendarmerie nationale devrait d’abord doter ses unités territoriales de moyens d’investigation modernes, impliquant une formation de haut niveau de son personnel pour l’adapter aux nouvelles législations qui ont également évolué.

Pour faire face aux nouveaux défis induits par la conjoncture actuelle, la Gendarmerie nationale est sur le point de renforcer ses forces aériennes. Six nouvelles unités en plus trois

autres opérationnelles devraient être mises en service tout prochainement. A ce propos, le chargé de communication auprès du commandement de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Abdelhamid Keroud, souligne, lors d’une conférence de presse en marge des expositions sectorielles organisées au Palais des expositions dans le cadre des festivités commémorant le 50e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, que «le corps de la Gendarmerie nationale sera renforcé par six nouvelles unités aériennes qui seront opérationnelles dans les prochains jours». Le conférencier précise: «Il s’agit d’unités régionales pour les wilayas de Tébessa, Sétif, M’sila, Naâma, Ouargla et Biskra, en plus des unités en exploitation à Blida, Annaba et Oran.» Le même officier soutient: «Les unités en question seront chargées d’appuyer celles déjà existantes en matière de défense du territoire, de contrôle des routes et de renforcement de la sécurité sur la bande frontalière afin d’assurer une couverture sécuritaire maximale.» Par la même occasion, au stand de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Keroud a passé en revue les différentes structures de ce corps, à l’instar de l’Institut national de criminalistique et de criminologie doté d’équipements modernes en médecine légale et en biologie, tout en rappelant les différentes étapes de l’évolution de la Gendarmerie nationale, dont les effectifs sont passés de 3000 éléments issus de l’Armée de libération nationale au lendemain de l’Indépendance, à 130.000 éléments à l’heure actuelle.

L’effectif est réparti sur six commandements régionaux, conformément au découpage militaire et remplit les fonctions de police militaire, police administrative et police judiciaire. La Gendarmerie nationale en tant que corps militaire regroupe des unités spéciales, à l’instar du DSI (Détachement Spécial d’Intervention), SSI (les Sections de Sécurité et d’Intervention) et le GIR (Groupe d’Intervention et de Réserve), pour ne citer que ceux-là.

Ces unités sont les plus mobilisées au regard de l’ampleur de la menace qui sévit aux frontières, depuis plus d’une année. En plus des unités de l’ANP, pas moins de 7000 gendarmes du GGF sont en position défensive au niveau de la bande frontalière algéro-libyenne. La chute de la Jamahiriya entre les mains des rebelles a conforté les réseaux terroristes affiliés à Al Qaîda au Maghreb, qui a tiré profit de la situation pour s’adonner à un trafic d’armes extraordinaire aux frontières algériennes, dont d’importants lots ont été puisés par les insurgés, depuis les casernes de l’armée libyenne.

Les GGF dépêchés sur les lieux ont pu faire avorter plusieurs transactions et freiner les infiltrations des groupes terroristes venant de Libye. La situation n’est pas très différente au niveau des frontières Sud partagées avec le Mali qui vit au rythme d’une instabilité politico-sécuritaire avérée et une crise socio-économique ayant contraint des milliers de Maliens à se réfugier sur le sol national.

Deux contextes sur deux fronts auxquels font face les GGF à qui on a attribué la mission de la préservation et la protection du territoire. C’est dans cette logique que la Gendarmerie nationale ne cesse de renouveler sa stratégie et de développer ses moyens de défense. L’Etat-major de l’ANP, comme nous l’avons rapporté dans l’une de nos précédentes éditions, a déployé des postes avancés des GGF. Ces derniers seront appuyés par des troupes d’intervention spéciale de l’Armée.

Ces derniers, ayant un statut «mobile» détenant une expérience incontestable dans la lutte antiterroriste, devront intervenir au signal des GGF. L’ANP, pour les mêmes besoins, a mobilisé les forces héliportées et des avions de combat, appelés à intervenir en cas d’alerte donnée par les GGF. Une lourde mission, à ne pas en douter, à la charge de la Gendarmerie nationale qui a su démontrer des capacités insoupçonnées, jusque-là, voire des performances dans sa mission.