Situation militaire au Mali,Les jihadistes reprennent Diabali

Situation militaire au Mali,Les jihadistes reprennent Diabali
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Les Français se retrouvent seuls sur le théâtre des opérations

Une soixantaine d’hommes armés ont été tués dans la seule ville de Gao, dans le nord du Mali, et sa périphérie.

Les pays européens s’apprêtent à laisser la France seule en première ligne et à se contenter d’une participation à la mission de l’UE de formation de l’armée malienne. Cela même s’ils approuvent l’opération déclenchée au Mali. Venues de Londres ou de Berlin, les déclarations de soutien politique n’ont pas tardé après les premiers raids de l’armée française, vendredi.

Mais les alliés ont rapidement pris acte du fait qu’elle avait agi sans «aucune participation d’autres forces», comme l’a déclaré Paris. Il s’agit d’une «opération nationale» qui a été «décidée par le gouvernement français», a souligné hier, la porte-parole de l’Otan, Oana Lungescu. «Il n’y a pas de discussions au sein de l’Otan sur cette crise», a-t-elle précisé. Les Etats-Unis ont fourni «un soutien technique limité» aux forces françaises lors du raid infructueux, a indiqué le président Barack Obama dans une lettre au Congrès américain. C’est du bout des lèvres que la Chine a soutenu cette intervention militaire en insistant sur le déploiement «aussi vite que possible» de la Force internationale de soutien au Mali (Misma) approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU. Sur le terrain, les raids de l’aviation française se sont poursuivis hier et la guerre fait rage au Mali où les jihadistes ont repris l’offensive en s’emparant de la ville de Diabali, à 400 km au nord de Bamako.

LG Algérie

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé la prise par les islamistes de Diabali, non loin de la frontière avec la Mauritanie. Ces derniers menacent de frapper en France. «La France a attaqué l’Islam. Au nom d’Allah, nous allons frapper le coeur de la France. Partout. A Bamako, en Afrique et en Europe», a déclaré à l’AFP Abou Dardar, l’un des responsables du Mujao. Hier, c’est le quartier général du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) à Douentza, à 800 km au nord de Bamako, qui a été visé, mais les combattants islamistes avaient déjà fui la ville, a-t-on appris de sources concordantes. Au plan diplomatique, c’est le branle-bas de combat. Interpellé par L’Expression sur la question du survol de l’espace aérien algérien par les avions français, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ammar Bellani, a été bref et concis. «Ce genre de décisions relève de la souveraineté des Etats et elles se prennent en cas de nécessité avérée», a déclaré M. Bellani. «L’Algérie a autorisé sans limite le survol de son territoire», a déclaré avant-hier, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, interrogé par la chaîne d’informations en continu LCI.

Le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir hier soir, à l’initiative de la France, qui souhaite informer ses partenaires sur la situation au Mali et son intervention militaire. Intervenant sur la chaîne française d’information continue Bfmtv, le ministre malien des Affaires étrangères, Tieman Hubert Coulibaly, a expliqué hier, que l’objectif de l’opération menée dans le nord du Mali par les armées malienne et française est de «chasser» les jihadistes. «Bien entendu, il ne s’agit pas pour nous de les faire reculer simplement, il faut les chasser», a déclaré M.Coulibaly, qui a rencontré hier, à Paris son homologue français Laurent Fabius et qui devait voir en soirée la communauté malienne à Paris. «Nous ne pouvons pas aujourd’hui, avec tout ce qui s’est passé, permettre un autre temps mort pour que ces forces puissent se réorganiser», a-t-il précisé, rappelant que «Laurent Fabius situe l’action de la France dans le cadre de la résolution 2085 des Nations unies». «Certains sont déjà en route», a assuré le ministre malien au sujet des soldats des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui ont annoncé l’envoi de troupes au Mali (Sénégal, Burkina Faso, Niger, Bénin…) au sein de la Mission internationale de soutien (Misma) prévue par la résolution 2085. «Nous allons organiser très bientôt, j’espère à Addis-Abeba, la conférence des donateurs pour que nous puissions structurer tout l’apport international pour aider le Mali», a aussi indiqué le ministre malien. Ce dernier a, par ailleurs, déclaré «réserver» sa réponse sur la proposition, hier, des rebelles touareg du Mnla d’«aider» sur le terrain la France au Mali.