Le secteur de l’automobile amorce, depuis le début de l’année, une situation carrément kafkaïenne. Les quelque 40 concessionnaires encore en activité exercent sans agrément. À ce jour, ils sont dans l’expectative, ne sachant pas vraiment si ce document leur sera renouvelé, comme chaque année, ou retiré. Pour cause, le nouveau cahier des charges auquel ils sont assujettis exige un investissement en bonne et due forme dans une activité industrielle ou semi-industrielle au 1er janvier 2017 au plus tard.
D’ailleurs, tout au long de l’année 2016, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, n’avait pas cessé de répéter que les opérateurs dans le segment automobile n’auront plus le droit d’importer des véhicules à partir de cette date s’ils n’ont pas réalisé, entre-temps, un site de production localement. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a donné aussi le même ultimatum lors de son dernier déplacement à Tiaret. Pour l’heure, uniquement dix projets approuvés sont en cours de concrétisation. Une quinzaine de dossiers ont été déposés auprès des services compétents du département de tutelle.
Ils sont en attente d’une validation. Pour le reste, rien. Les menaces du gouvernement seront-elles suivies d’actes ? Presque un mois après l’expiration des délais impartis, aucune décision n’est émise, hormis une réduction drastique des quotas de véhicules importés (limités à environ 42 000 unités pour 2017). Lundi, une réunion a été tenue au ministère du Commerce pour définir justement les quotas à importer. Sauf qu’aucune licence d’importation ne peut être accordée sans un agrément en cours de validité. Un véritable casse-tête chinois.