Le Front de libération nationale (FLN) qui se déclare «première puissance politique» en Algérie vu sa présence au gouvernement et dans les Assemblées élus, semble pris de panique face à ce qui se passe en Egypte et en Tunisie.
Dans ce cadre, le vieux parti a installé un «groupe de travail» samedi dernier pour avoir tous les éléments sur la situation dans ces régions (Egypte et Tunisie). C’est ce qui a été annoncé hier par le secrétaire générale du parti, Abdelaziz Belkhadem, dans un discours éclair prononcé devant ses députés réunis au siège central du FLN.
Cette réunion a été consacrée à l’examen d’une partie des résultats des constats sur terrain et des propositions des députés concernant les préoccupations des citoyens à travers les différentes régions du pays.
Le SG du FLN dira qu’après une première rencontre tenue le 15 janvier dernier avec le groupe parlementaire du parti, les députés ont demandé à tenir une «deuxième réunion».
A ce propos, il a remercié les députés qui ont adressé des rapports et des constats concernant la situation sociale, dans l’espoir d’en tirer des «leçons». Il est à rappeler que les députés du FLN ont été chargés d’élaborer des rapports suite aux dernières émeutes qui ont secoué l’Algérie au début du mois de janvier.
Dans ce contexte, le SG du FLN a indiqué qu’une réunion a eu lieu samedi soir et sanctionnée par la mise en place d’un groupe de travail. Ce dernier se penchera sur les événements que connaissent l’Egypte et la Tunisie.
A ce titre, il dira : «Tous les résultats et propositions seront étudiés dans le cadre d’un groupe de travail en vue de dégager des propositions servant l’intérêt général», avant d’expliquer que ce groupe, qui réunit des dirigeants du parti, des sociologues et politologues, «sera chargé de l’examen des évènements survenus dans la région et non pas uniquement en Algérie» en vue d’élaborer une vision précise sur ce qui s’est passé.
Evoquant les résultats du forum organisé samedi par le parti sur «les réformes fiscales et bancaires», qui a notamment recommandé de «libérer l’initiative bancaire à travers la levée de la responsabilité pénale sur la gestion», il dira que «cette responsabilité imposée aux banques les empêche de prendre l’initiative dans l’octroi de crédits».
Il a ajouté que certaines recommandations nécessitent une analyse «approfondie», notamment en ce qui concerne la fiscalité liée à la décentralisation et le développement des recettes des collectivités locales. Selon lui, ce travail «sera parachevé avant l’examen du projet du code de la commune par les députés du parti et du code de la wilaya par le gouvernement». Par ailleurs, le SG de vieux parti a affiché son souhait devoir le gouvernement finaliser le projet portant code de la wilaya avant la prochaine session du Parlement.
Il est à souligner que M. Belkhadem n’a pas voulu s’aventurer devant la presse et dévoiler les constations remises pas ses députés concernant la situation en Algérie ou s’étaler sur ce qui se passe en Egypte.
Abdelaziz Belkhadem, qui est également ministre d’Etat représentant personnel du Président Bouteflika, s’est limité à quelques mots face à la presse, avant de demander aux journalistes de quitter la salle car, selon lui, il s’agit de questions internes.
Il a ajouté que la direction du parti est «souveraine» de décider ainsi et «si vous cherchez du nouveau, il n’y en a pas», a-t-il lancé à l’égard de la presse. Pourtant, c’est le parti qui a invité la presse à assister à cette rencontre. Il faut dire que le FLN semble dans le désarroi, car s’il s’agit d’une mauvaise gestion au sein de l’exécutif le parti a sa part de responsabilité.
Par ailleurs, M. Belkhadem vient d’être assommé par la naissance d’une commission indépendant dont le coordinateur est Salah Gougil, ex-membre de bureau politique du FLN écarté par Belkhadem. Cette commission veut faire «le ménage» au niveau du comité central de vieux parti.
Ainsi, après une courte éclipse qui n’aura duré que quelques semaines, le mouvement de redressement du FLN revient en force et prépare une conférence nationale qui pourrait tenir «un congrès extraordinaire».
Dans ce cadre, une première réunion a regroupé des représentant du parti de 46 wilayas avec 231signataires dont des ministres, sénateurs et membres du comité central. De nouvelles manœuvres risquent de conduire le FLN dans une nouvelle crise.
