Situation en Libye,Kaddafi envoie un message à Barack Obama

Situation en Libye,Kaddafi envoie un message à Barack Obama
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Malgré l’intervention militaire étrangère en Libye, la situation est plus que jamais confuse, les affrontements entre les camps pro et anti-Kaddafi.

Après avoir fait l’objet de virulentes critiques de la part des rebelles qui dénoncent l’absence de soutien de l’Alliance, l’Otan a affirmé hier qu’elle allait « tout faire pour protéger les civils » de Misrata. Aussi, le ministre de la Défense française Gérard Longuet a assuré de son côté que la ville de Misrata allait « pouvoir être ravitaillée par les insurgés».

Ainsi, malgré l’intervention militaire étrangère en Libye, la situation est plus que jamais confuse, les affrontements entre les camps Pro et anti Kaddafi. Les rebelles, eux, accuse l’Alliance Occidentale de ne s’engager pleinement dans leur défense face aux bombardements des forces loyalistes.

De ce fait, les insurgés haussent le ton et dénoncent l’«inaction» de l’Otan qui laisse « mourir les habitants de Misrata », qui diront-ils sont menacés «d’extermination» face aux pilonnages des forces Kaddafistes depuis plus d’un mois. Ainsi, le chef militaire de la rébellion libyenne, le général Abdel Fattah Younés déclarera dans une conférence de presse que «si l’Otan attend encore une semaine de plus, ce sera la fin de Misrata; nous ne trouverons plus personne là-bas ». S’interrogeant à ce sujet sur ce «que fait l’Otan? Ils bombardent ici et là», alors que les habitants de Misrata sont menacés «d’extermination». Le général Abdel Fattah Younés, ancien ministre de l’Intérieur de Kaddafi qui s’est rallié à la rébellion en février dernier, ajoutera sur un ton de désolation que «si l’Otan voulait briser le blocus de la ville (ndrl Misrata), elle l’aurait fait depuis plusieurs jours».

Ces accusations d’un excès sans précédent interviennent quelques heures après que l’Alliance atlantique ait annoncé qu’elle avait fait de la défense de Misrata sa « priorité numéro un ».

Face aux protestations des insurgés libyens, la France a reconnu hier que le risque d’un enlisement existait en Libye où une coalition appuie depuis trois semaines le soulèvement contre le régime du colonel Kaddafi, sans lui avoir permis de prendre le dessus. Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, conviendra que « Misrata est dans une situation qui ne peut pas durer et je vais d’ailleurs m’en entretenir dans quelques heures avec le secrétaire général de l’Otan ». Pour justifier cette « inaction », Alain Juppé expliquera son pays veut éviter des éventuels «dommage collatéral» sur les populations civiles, après une erreur de tir la semaine dernière ayant causé le décès d’une dizaine de personnes. Concluant ainsi que les opérations militaires sont donc plus difficiles. Néanmoins, excluant officiellement toute livraison d’armes aux insurgés, il rappellera que «nous soutenons de toutes nos forces le Conseil national de transition, mais il faut aussi qu’il s’organise et finalement sur le terrain, tout dépendra d’eux». Dans cette optique, Alain Juppé, faisant référence à la rencontre internationale qui se tiendra la semaine prochaine à Qatar sur la question libyenne, appellera à favoriser une action politique.

Le régime se dit prêt au dialogue

Avant-hier soir, le régime du colonel Kaddafi s’est dit prêt au dialogue avec les rebelles si ces derniers déposent les armes, assurant qu’ «il y aurait des garanties pour tout processus politique ». Ainsi, dans une conférence de presse, le vice-ministre des Affaires étrangères Khaled Kaïm indiquera la participation des rebelles au processus politique reste tributaire du dépôt des armes de ces derniers. Estimant que le Conseil national de transition (CNT) formé par la rébellion « ne représente pas la base populaire en Libye ». En outre, il fera savoir qu’ «il y aurait des garanties pour tout processus politique par le biais d’observateurs de l’Union africaine (UA) et de l’ONU capables, selon lui, de dissiper tout doute ». Par ailleurs, le vice-ministre libyen indiquera que le comité de l’UA sur la Libye était attendu en Libye « au courant de la semaine prochaine » pour trouver une issue à la crise qui secoue le pays depuis plus de deux mois. En outre, une mission du Conseil des droits de l’homme de l’ONU doit également se déplacer en Libye à partir du 15 avril, ajoutera Khaled Kaïm.

Le colonel libyen Maammar Kaddafi a envoyé hier un message au président américain Barack Obama, après le retrait des avions de combat américains de la scène des opérations militaires menées par l’Otan contre la Libye, a rapporté l’agence de presse libyenne Jana.

La même source a indiqué que le colonel Kaddafi « a envoyé un message à Barack Obama » à propos du retrait des avions de combats et de missiles américains des opérations militaires occidentales en Libye. Toutefois, le contenu et les détails du message n’ont pas été dévoilés.

Copenhague reconnaît le CNT

Après la France et l’Italie, le Danemark a reconnu, hier, le Conseil national de Transition (CNT) et « va dépêcher un envoyé spécial auprès de ce Conseil basé à Benghazi, dans l’est de la Libye ».

La ministre danoise des Affaires étrangères, Lene Espersen, a précisé avoir décidé de devoir, du côté danois, de renforcer les contacts avec le CNT pour avoir une meilleure connaissance de son travail et de ses plans ». «En conséquence, ajoute-t-elle, j’ai nommé un envoyé spécial qui doit s’assurer que nous aurons, côté danois, une meilleure connaissance des acteurs libyens et qui doit aussi contribuer à notre réflexion sur les possibilités de soutenir le CNT dans le cadre d’un processus politique ».

Un pétrolier débarque à Tobrouk

Hier, un pétrolier a appareillé d’un terminal proche de la ville de Tobrouk, dans l’est de la Libye, avec le premier chargement d’une zone sous contrôle de la rébellion, selon les constatations d’un journaliste de l’AFP présent sur place.

Plus de neuf millions d’euros pour les frappes françaises

Le ministre de la Défense Gérard Longuet a indiqué avant-hier aux députés que 11 missiles de croisière de type Scalp-EG avaient été tirés en Libye, en deux frappes successives. Le coût des Onze Scalp représente alors une somme de 9,35 millions d’euros.

Le Scalp-EG est un missile de croisière d’une portée de 400 kilomètres. Il permet donc des frappes d’une grande précision, sans mettre en danger les avions au dessus des défenses aériennes ennemies.