Situation en Libye,Guerre et espoir de paix

Situation en Libye,Guerre et espoir de paix
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L’Algérie et Cuba ont appelé hier à Alger à la cessation, le plus rapidement possible, des combats en Libye pour que puisse s’enclencher un processus de dialogue.

Le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci a formulé le vœu de l’Algérie pour un le cessez-le-feu «durable afin de permettre un dialogue fructueux entre les Libyens». Soulignant que les Libyens «sont les seuls responsables de leur devenir et disposent de l’avantage de préserver leur unité».

Et d’ajouter : «Nous formulons l’espoir que cette unité soit encore consolidée à la faveur de ce dialogue et que la mission, importante et difficile de l’UA, soit couronnée de succès». Abordant la position diplomatique de l’Algérie quant à la question libyenne, le ministre algérien des Affaires étrangères soutiendra que «l’Algérie est un grand pays d’Afrique dont la voix est écoutée au sein de l’UA». Soulignant que son «rôle n’est pas isolé».

Et d’ajouter que «la diplomatie algérienne a une intelligence inspirée de l’intelligence collective», a-t-il ajouté. En outre, Mourad Medelci ne manquera pas de réitérer le soutien de l’Algérie à une «solution de paix qui préserve l’unité du territoire et la souveraineté de la Libye», affirmant que «nous souhaitons que cette solution vienne d’une initiative de l’UA». Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne abordant la mission du comité de l’UA dira que l’Algérie exprime son «soutien le plus total», qui consiste à apporter et renforcer le message visant à instaurer un cessez-le-feu, qu’il s’agisse des combats entre «frères» ou des frappes aériennes menées par des «acteurs externes». De son côté, l’envoyé spécial du président cubain, ministre des Relations extérieures, Bruno Rodriguez Parilla, a indiqué qu’il partage la même appréciation que celle de M. Medelci «au sujet de la situation en Libye.» Aussi, fera-t-il observé que «très tôt, Cuba a dénoncé le danger que représentait la possibilité d’une intervention militaire en Libye et, aujourd’hui, on avance le prétexte de la protection des civils pour envahir un pays souverain».

L’Otan poursuit ses frappes contre les dépôts d’armement de Kaddafi

Quant aux forces aériennes de l’Otan, elles ont détruit 25 tanks des troupes du colonel Kaddafi sur une route menant à la ville de d’Ajdabiya. En outre, l’Otan a annoncé avant-hier soir qu’elle avait continué à frapper au cours des précédentes 24 heures des dépôts de munitions et des armes lourdes des forces loyales au dirigeant libyen. Dans un communiqué, le général Charles Bouchard, chef de ces opérations avait affirmé que l’aviation des coalisés avait effectué des frappes à l’est de Tripoli contre des dépôts de munitions utilisés par les forces du colonel Kaddafi pour se réapprovisionner et bombarder des civils dans la ville de Misrata. Ajoutant que les frappes avait aussi «détruit un nombre important» de chars des forces kaddafistes.

De ce fait, le chef de ces opérations avait averti que «les forces du régime devraient comprendre que si elles continuent de (…) suivre les ordres d’attaquer leur propre population, elles seront prises pour cibles», comme le stipule la résolution 1973 de l’ONU concernant la protection de la population civile.

Un projet de Constitution présenté au parlement libyen dès la fin des hostilités

Le chef du Congrès général du peuple (Parlement), a déclaré avant-hier soir à Tripoli qu’un projet de Constitution en préparation depuis 2007 sera soumis à l’approbation des Libyens, dès la fin de la crise en Libye. «Le projet nous a été remis récemment. Nous avons un comité juridique qui doit examiner le texte avant de le soumettre aux Congrès populaires de base» (CPB), qui peuvent correspondre à des parlements locaux, comme le stipule la théorie du «pouvoir du peuple» du colonel Kaddafi, a indiqué Mohamed Zwei.

Ce dernier ajoutera que «les CPB vont réviser les articles de la Constitution et opérer les amendements qu’ils désirent, une fois la situation calmée dans le pays». Le 21 février dernier, quelques jours après le début de l’insurrection, Seif El-Islam, un des fils du colonel, avait affirmé que le Congrès général du peuple se réunira bientôt pour décider d’un nouveau code pénal et de nouvelles lois donnant «des perspectives de liberté» pour la presse et la société civile, ainsi que du «lancement d’un dialogue sur une Constitution».

L’UA évoque une transition

Une délégation de l’Union africaine est arrivée hier en Libye, après que l’UA ait lancé un nouvel appel à l’arrêt des hostilités. Les deux camps doivent cesser le feu, avant d’ouvrir une période de transition qui permettra «la mise en œuvre des réformes politiques nécessaires à l’élimination des causes de la crise actuelle», a souligné le panel de l’UA sur la Libye à l’issue d’une nouvelle réunion à Nouakchott (Mauritanie).

Dans un communiqué rendu public à l’issue de la deuxième rencontre du panel africain, achevée hier, ledit comité, travaillant la feuille de route adoptée en mars dernier, a réclamé outre «la cessation immédiate de toutes les hostilités», «l’acheminement diligent de l’assistance humanitaire» et «le dialogue entre les parties libyennes». En outre, les médiateurs, en route pour la Libye, ont envisagé de proposer par ailleurs une «gestion inclusive d’une période transitoire en vue de l’adoption et la mise en œuvre des réformes politiques nécessaires pour l’élimination des causes de la crise actuelle en prenant dûment en compte les aspirations légitimes du peuple libyen à la démocratie, à la réforme politique, à la justice, à la paix et à la sécurité». Par ailleurs, le comité de l’UA sur la Libye devra rencontrer à Tripoli le dirigeant libyen Maamar Kaddadi puis des responsables de la rébellion dans leur fief de Benghazi pour tenter d’obtenir «un cessez-le feu».

Par Lynda N. Bourerab