Situation en Libye,30% des capacités militaires détruites

Situation en Libye,30% des capacités militaires détruites

L’Otan a mené hier de nouvelles frappes aériennes contre les forces pro-Kaddafi à une trentaine de km à l’est du port pétrolier de Brega où des combats pour le contrôle de cette ville font rage depuis plusieurs jours.

Le régime libyen s’est dit prêt à réformer son système politique et organiser des élections pour tenter de mettre fin au conflit qui déchire le pays depuis plus d’un mois et demi. Toutefois, le gouvernement libyen a totalement exclu le départ du pouvoir de Mouammar Kaddafi. Le porte-parole du gouvernement a également dénoncé l’ingérence de l’Occident, expliquant que seul le peuple pouvait décider du Guide.

Par ailleurs, l’Otan a mené hier de nouvelles frappes aériennes contre les forces pro-Kaddafi à une trentaine de km à l’est du port pétrolier de Brega où des combats pour le contrôle de cette ville font rage depuis plusieurs jours. Selon l’AFP, les raids aériens n’ont fait aucune victime.

Dans ce contexte, les frappes des forces occidentales ont détruit 30% des capacités militaires du colonel Maammar Kaddafi depuis le début de l’intervention en Libye le 19 mars et relayées par l’Otan à partir du 31 mars dernier. C’est, en tout cas, ce qu’a indiqué hier le général de l’Otan, Mark van Uhm, au siège de l’alliance à Bruxelles. «Nous avons éliminé un tiers du potentiel militaire des forces kaddafistes», a-t-il déclaré, citant le rapport fait hier par le commandant en chef de l’Opération Protecteur unifié, le général Charles Bouchard, aux ambassadeurs des 28 pays alliés au siège bruxellois de l’Otan.

S’agissant du colonel Kaddafi, il est réapparu avant-hier soir en public dans sa résidence de Bab el-Aziziya à Tripoli, a rapporté la télévision nationale libyenne, lelon laquelle le Guide, lors de sa première apparition publique depuis le 22 mars dernier, a salué ses partisans rassemblés à Bab el-Aziziya. Son fils, Seif El-Islam, qui s’est fait discret depuis le début des raids de la coalition internationale en Libye, a rencontré la presse à l’hôtel hébergeant les journalistes à Tripoli.

Les rebelles s’apprêtent à exporter du pétrole depuis Tobrouk

Un tanker d’une capacité d’un million de barils de pétrole est attendu dans le port de Tobrouk, dans l’est de la Libye, afin de procéder à la première opération d’exportation par les rebelles libyens qui contrôlent plusieurs ports de l’est du pays. Selon le spécialiste en données maritimes Lloyd’s List Intelligence, la cargaison est estimée à 120 millions de dollars.

Selon Seïf El-Islam, Moussa Koussa serait «malade»

L’ex-ministre libyen des Affaires étrangères Moussa Koussa, qui a fait défection la semaine dernière au Royaume-Uni, est «malade». Cela serait la seule raison de son départ, a affirmé hier Seïf El-Islam Kaddafi, dans une interview à la radio BBC 4. Soutenant que «Moussa Koussa, il (nous) a dit qu’il était malade et qu’il devait se rendre tous les trois mois à l’hôpital Cromwell de Londres (…) Et nous l’avons autorisé à aller à Djerba, en Tunisie, d’abord. Il n’y pas de problème avec ça».

Ankara appelle à un cessez-le-feu immédiat

Le gouvernement turc a de nouveau appelé à «un cessez-le-feu immédiat» en Libye, et à une «transformation politique», lors de la visite effectuée avant-hier à Ankara par un émissaire libyen, a-t-on indiqué hier de source diplomatique turque.

«La Turquie souhaite une véritable trêve et l’arrêt des hostilités en Libye, ainsi qu’une transformation politique», a ajouté la même source diplomatique turque. «Nos opinions ne sont pas totalement convergentes», a-t-elle souligné. A Ankara, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Abdelati Laabidi, envoyé spécial du régime libyen, s’est entretenu à huis clos avec le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. La Turquie, pays membre de l’Otan, s’oppose à des frappes en Libye et prône un arrêt immédiat des combats. Néanmoins, Ankara a dépêché des navires de guerre au large de la Libye, dans le cadre de la mission de l’Otan destinée à faire respecter l’embargo sur les armes imposé à Tripoli.

Le président de l’UA dénonce les interventions étrangères

Le président en exercice de l’Union africaine (UA), le chef de l’Etat équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, a dénoncé hier à Genève les interventions étrangères en Côte d’Ivoire et en Libye, lors d’une conférence internationale sur l’Afrique.

Concernant le conflit en Libye, le président de l’UA a rejeté l’intervention militaire étrangère dans ce pays, et a plaidé pour un cessez-le-feu. Aussi, soutiendra-t-il que «l’UA condamne l’intervention militaire et demande un cessez-le-feu immédiat en Libye pour chercher une solution négociée interne entre les parties en conflit (…) non pas au travers d’une intervention qui peut être apparentée à une intervention humanitaire. Nous l’avons vécu déjà en Irak».

Les Américains lèvent les sanctions contre Koussa

Le Département du Trésor américain a annoncé avant-hier soir avoir levé les sanctions financières prises contre le ministre libyen des Affaires étrangères, Moussa Koussa, qui avait fait défection mercredi dernier au régime de Mouammar Kaddafi.

Appréhension de Washington quant au risque d’AQMI de se procurer des armes

Le Département d’Etat américain a indiqué avant-hier être en contact avec l’opposition libyenne sur le risque d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) de profiter du conflit libyen pour se procurer des armes. Le porte-parole du département d’Etat, Mark Toner, a ainsi déclaré qu’AQMI pourrait se procurer des armes et que cette question était l’un des sujets abordés entre les Etats-Unis et les forces de l’opposition libyenne.

Par Lynda N. Bourebrab