Situation en Libye : Le pétrole fait parler les armes

Situation en Libye : Le pétrole fait parler les armes
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La guerre de Libye s’installe dans la durée avec un désastre humanitaire de plus de 10.000 morts et 50.000 blessés. La militarisation du conflit prend le relais d’une timide aide humanitaire qui montre déjà ses limites.

Les initiatives de paix africaine et européenne pour un cessez-le-feu et une solution politique restent sans voie. Le CNT qui réclame toujours un armement pour en découdre avec le régime de Kadhafi vient d’être conforté dans sa démarche pour trouver auprès de l’Italie la parade d’un financement de la rébellion par la vente du pétrole se trouvant dans les zones rebelles.

Dans ce contexte, l’Italie, l’un des pays a reconnaître la légitimité du CNT a annoncé les couleurs pour aider les rebelles libyens avec davantage de médecins et infirmiers dont certains sont déjà présents dans des hôpitaux locaux, notamment dans la «ville martyre» de Misrata, assiégée par les forces loyalistes. Le chef de la diplomatie Italienne Frattini a, par ailleurs, indiqué que la vente de pétrole par les rebelles, pour leur permettre de financer leur lutte contre les forces de Moammar Kadhafi, figurerait à l’ordre du jour de la prochaine réunion du groupe de contact sur la Libye, qui se tiendra « la première semaine de mai » à Rome.

« On va discuter des instruments légaux qui permettraient la vente de produits pétroliers aux distributeurs internationaux », a précisé M. Frattini, chef de la diplomatie italienne. Il a également assuré que la communauté internationale chercherait des moyens « pour mettre à disposition du peuple libyen des sommes d’argent qui font partie des avoirs économiques gelés » qui étaient gérés par le régime de Moammar Kadhafi. M. Abdeljalil s’est pour sa part félicité de la coopération avec le gouvernement italien, le troisième à avoir reconnu le CNT. « Il y aura une coopération et des liens d’amitié surtout avec l’Italie, la France et le Qatar, puis avec d’autres amis comme la Grande-Bretagne et les Etats-Unis », a assuré M. Abdeljalil.

Jusqu’à présent, seuls la France, l’Italie et le Qatar ont reconnu le CNT comme interlocuteur légitime en Libye, en lieu et place de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis plus de 40 ans. M. Frattini est revenu sur l’aide aux rebelles en évoquant des moyens « d’autodéfense », mais l’Italie, à l’instar des autres pays, membres du groupe de contact sur la Libye, rechigne à fournir des armes. Rome est également fermement opposée à l’envoi de troupes au sol en Libye, qui aurait des relents « d’occupation ».

Le gouvernement italien est en revanche disposé à aider « avec des viseurs nocturnes, des radars, des moyens d’écoutes, d’autres pour bloquer les communications » de l’adversaire, des véhicules et aussi des informations provenant des services de renseignements.

 » Le président Abdeljalil a confirmé son engagement à poursuivre sur la voie de la démocratie, de la lutte contre le terrorisme, la reconstruction de la Libye et la lutte contre l’immigration clandestine », s’est félicité en outre M. Frattini. Le quitus italien donné au président du CNT quant à sa politique future dans la conduite démocratique des affaires du pays vient tant bien que mal rassurer les autres membres du groupe de contact.

Mohamed Ben