Situation en Libye: L’Algérie multiplie les démentis

L’Algérie est-elle visée par une campagne d’intox et de désinformation à propos de sa position sur la situation qui prévaut en Libye ? A voir la multiplication d’informations sur de prétendues positions de l’Algérie il y a tout lieu de le penser.

De plus cela ressort clairement à travers la montée au créneau du ministère des Affaires étrangères. En effet, le porte- parole de ce ministère de souveraineté s’est manifesté à 2 reprises en moins de 36 heures pour apporter, à chaque fois, des fermes démentis à des informations colportées par certains médias.

Ainsi dans une dépêche publiée hier sur son télescripteur à 1h49 du matin l’APS rapporte une déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans laquelle Amar Belami, apporte un ferme démenti à une dépêche de l’agence Reuters publiée quelques heures plus tôt dans la journée du jeudi dernier. Selon la dépêche de Reuters l’Algérie serait prête à reconnaître les rebelles libyens s’ils s’engagent à combattre le groupe terroriste d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Le porte-parole du MAE annonce que l’Algérie réfute catégoriquement cette information qui est dénuée de tout fondement et qui ne représente pas la position et ne reflète pas les vues du gouvernement algérien sur les évènements récents intervenus en Libye.

Amar Belami est intervenu aussi le mercredi denier pour démentir une information rapportée, cette fois-ci, par l’agence UPI selon laquelle le ministère algérien des Affaires étrangères aurait publié un communiqué sur la situation en Libye au lendemain de l’entrée des troupes rebelles dans la capitale Tripoli.

« Contrairement à ce qui a été rapporté par certaines sources médiatiques qui citent l’agence UPI le 24 août 2011, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dément la publication par le ministère d’un communiqué sur la situation en

Libye » indique le communiqué du MAE. À vrai dire ce ne sont pas les seules fois où le porte-parle du MAE s’est cru obligé de monter au créneau pour apporter soit des démentis ou des clarifications à propos des positions de l’Algérie sur les éventements qui secouent la Libye.

En effet, depuis pratiquement le début du conflit libyen Amar Belami a multiplié les déclarations ou plutôt les démentis comme ceux relatifs à une prétendue présence de mercenaire algériens aux côtés des troupes du colonel Mouammar Kadhafi. Ces informations émanaient souvent du Conseil national de transition (CNT) l’organe politique des rebelles qui combattent les troupes gouvernementales.

Mais sur cette question précise Amar Belani n’a pas été seul puisque d’autres hauts responsables algériens, y compris le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, ont eu à démentir, à maintes reprises, la présence de mercenaires algériens en Libye. Mais malgré ces démentis, CNT, persistait et signait au point ou nombreux sont les observateurs qui suspectaient alors certaines forces au sein de cet organe de l’opposition libyenne d’en vouloir à l’Algérie pour des desseins inavoués.

Ce d’autant que cette campagne s’est poursuivie même après la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi. En effet des membres du CNT ont même affirmé , ces derniers jours, que le colonel et ses fils se seraient peut-être enfui vers l’Algérie qui n’a pas encore reconnu le CNT contrairement à d’autres pays de la région comme la Tunisie, le Maroc.

Il est évident que l’Algérie fait face à une véritable campagne de désinformation et d’intox que n’expliquerait pas seulement la non reconnaissance du CNT. Car, il va sans dire que beaucoup d’intérêts sont en jeu dans ce pays voisin.

Kamal Hamed