Le PT fait son diagnostic
Le parti tient aussi à rappeler ses postions contre Chakib Khelil à l’époque où il était ministre, en considérant qu’il aurait dû être jugé pour haute trahison, il y a de cela 10 ans, lorsqu’il a tenté de privatiser Sonatrach.
Les questions brûlantes de l’actualité nationale et internationale ont fait réagir le Parti des travailleurs (PT). La situation en Egypte et le mandat d’arrêt international lancé contre Chakib Khelil, sa famille et ses acolytes ainsi que les troubles de Bordj Badji Moktar ont été à l’ordre du jour de la session hebdomadaire du secrétariat du bureau politique. A l’issue de cette réunion, le parti de Louisa Hanoune a rendu public un communiqué pour dénoncer la situation actuelle en Egypte et en même temps défendre les islamistes égyptiens dont elle a qualifié le rassemblement réprimé par la police et l’armée égyptienne de rassemblement des partisans de la «légitimité» c’est-à-dire du rétablissement de l’ex-président Mohamed Morsi.
Néanmoins, le PT qui souligne que Morsi a été déposé par l’armée suite à une mobilisation populaire millionième sans précédent, a imputé la responsabilité de cette situation à toutes les parties en conflit. «La responsabilité est indiscutablement partagée, quant à l’impasse politique d’une extrême gravité dans laquelle a été plongé ce pays frère», est-il précisé dans le communiqué. «Par delà les responsabilités de chaque partie en conflit, le secrétariat du bureau politique réitère que la répression sanglante, loin de résorber la crise ne peut qu’entraîner une spirale infernale, menaçant l’intégrité du peuple et du pays égyptiens», est-il ajouté. Le secrétariat du bureau politique, tout en réaffirmant le droit de la majorité du peuple de révoquer tout responsable même élu dans un scrutin régulier, le peuple étant le seul détenteur de la légitimité et la souveraineté considère que l’intervention de l’armée a «confisqué le sursaut révolutionnaire, ouvrant la voie devant l’inconnu. Les développements tragiques en sont la preuve irréfutable».
Pour le PT, la «solution» exclusivement militaro-policière à la crise, avec ou sans soutien extérieur, est porteuse davantage de malheurs et de fractures. Elle menace de somaliser l’Egypte.
«Seule une solution politique réunissant l’ensemble des acteurs politiques dûment mandatés par la majorité est à même de sauver l’essentiel, à savoir la nation égyptienne, de préserver les vies humaines et d’isoler les groupes terroristes qui tirent profit de la confusion», soutient-il. Le PT tient dans ce sens à lancer un appel «fraternel à toutes les parties pour savoir raison garder et faire prévaloir le sauvetage de leur pays…»
Sur le plan national, le PT est revenu sur le mandat d’arrêt international lancé par la cour d’Alger à l’encontre de Chakib Khelil, les membres de sa famille et plusieurs autres personnes accusées de corruption et de malversations dans des contrats signés entre Sonatrach et des partenaires étrangers. «Même si elle vient tardivement et par-delà les obstacles juridiques qui peuvent se dresser du fait que les principaux accusés se trouvent â l’étranger, la décision de la cour d’Alger constitue une avancée politique indéniable dans la lutte contre la corruption et la dilapidation des deniers publics», affirme le bureau politique du PT. Celui-ci n’omet pas de signaler l’importance d’un tel mandat d’arrêt étant donné qu’il concerne un ancien ministre d’Etat.
Le parti tient aussi à rappeler ses postions contre Chakib Khelil à l’époque où il était ministre, en considérant qu’il aurait dû être jugé pour haute trahison, il y a de cela 10 ans lorsqu’il a tenté de privatiser Sonatrach. Pour le secrétariat du bureau politique, ce mandat d’arrêt est «positif a contrario des déclarations étranges enregistrées après cette annonce». Néanmoins, il estime que le mandat d’arrêt international à l’encontre de Chakib Khelil et ses comparses doit amorcer une rupture claire avec l’ère de l’impunité.
«Cela implique, notamment l’autosaisine de la justice concernant le bilan désastreux du plan désertificateur de privatisation-bradage des entreprises publiques mis en oeuvre par Abdelhamid Temmar qui a permis une gigantesque opération de pillage des biens publics au profit de multinationales et l’enrichissement d’une couche mafieuse», fait-il comme appel à la justice algérienne.
Enfin, et concernant les événements dramatiques qui ont secoué la ville de Bordj Badji Moktar, entraînant plusieurs morts et blessés, le PT dénonce un mouvement politique séparatiste malien dans ce conflit. «Le but évident de cette ingérence est de dresser les tribus touaregues et arabes les unes contre les autres afin de participer aux plans divers et variés concoctés par les centres impérialistes, ciblant la stabilité, l’intégrité et la souveraineté du pays», conclut-il.