Situation en Côte d’Ivoire Gbagbo, la fin des illusions

Situation en Côte d’Ivoire Gbagbo, la fin des illusions

Laurent Gbagbo et son épouse ont été arrêtés hier en début d’après-midi par les combattants pro-Ouattara, et se trouvent actuellement à l’Hôtel du Golf.

Cette arrestation survient après quatre mois de crise post-électorale en Côte d’Ivoire. Les premières informations parvenues sur cet évènement rapportent que les forces spéciales françaises auraient, selon l’agence Reuters, capturé le président sortant de la Côte d’Ivoire dans sa résidence d’Abidjan, théâtre d’intenses combats hier matin. Il aurait été remis à des chefs de la rébellion.

A ce sujet, l’ambassadeur de France martèlera que les forces spéciales françaises n’ont pas arrêté Laurent Gbagbo, et soutiendra que le président ivoirien a été capturé par les militants pro-Ouattara. Peu après son arrestation, le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et son épouse Simone sont arrivés à l’Hôtel du Golf, quartier général du camp d’Alassane Ouattara à Abidjan.

A Abidjan, sur le champ de bataille, de nouveaux tirs français ont ciblé la résidence de Laurent Gbagbo à Abidjan, déjà «partiellement détruite» par les derniers bombardements des forces de l’ONU et de l’armée française, a déclaré hier Charles Blé Goudé, leader des «jeunes patriotes» du président ivoirien sortant. En fin de journée, deux missiles avaient été tirés dans le secteur de la résidence présidentielle. Par ailleurs, des combats au sol, à l’arme lourde et légère, opposaient hier les combattants du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et celles de son rival Alassane Ouattara dans le quartier de Cocody (nord), près de la résidence de Laurent Gbagbo à Abidjan, rapportent des médias citant un témoin.

Ce dernier dira : «ça tire à l’arme lourde, et on entend des rafales d’armes automatiques», précisant que les combats ont eu lieu dans une zone comprise entre la télévision d’Etat RTI et l’Ecole de gendarmerie, deux autres fiefs du chef de l’Etat sortant, également situés dans le quartier de Cocody. Ces nouveaux affrontements interviennent après une série de frappes aux missiles de l’ONU et de la France en direction de la résidence où est retranché Laurent Gbagbo, qui refuse de se rendre, ainsi que vers le palais présidentiel. Les combats au sol, entre les forces de Laurent Gbagbo et celles de son rival Alassane Ouattara dans le quartier de la résidence du président sortant, se sont achevés en fin de matinée d’hier.

Avant-hier, de violents combats ont éclaté entre forces pro-Gbagbo et forces pro-Ouattara, à proximité de la brigade anti- émeute d’Abidjan, rapportent les agences de presse citant des témoins. Les troupes fidèles à Gbagbo et celles des forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci, forces pro-Ouattara) se sont accrochées en début de soirée aux alentours de la base militaire située à Yopougon (quartier pro-Gbagbo). Des tirs nourris à l’arme lourde et à l’arme automatique ont retenti, et les affrontements ont duré plusieurs heures.

En outre, hier des blindés ont été bombardés par des hélicoptères de la mission onusienne en Côte d’Ivoire (Onuci) et par la force française Licorne dans l’enceinte du palais présidentiel et à l’extérieur de la résidence du président sortant Laurent Gbagbo à Abidjan, ont rapporté les médias. Dans un communiqué publié dans la nuit d’hier, Alassane Ouatara a annoncé qu’«il avait demandé le jour même au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, la neutralisation des armes lourdes de son adversaire, conformément à la résolution 1975 de l’ONU».

Par Lynda N. Bourebrab