Joint hier par téléphone, Idriss Mekidèche, chargé de communication du Comité des travailleurs du pré-emploi et du filet social, a indiqué que lui et ses semblables ne craignent aucunement les autorités, tant que leur combat est reconnu par la Constitution, les lois de la République et les différentes conventions internationales ratifiées par l’Algérie.
Il dit au nom de son organisation affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), qu’ils essaient de regrouper et d’unifier les actions, afin d’exercer une pression sur les autorités afin de les inciter à prendre en considération leurs revendications.
Ce n’est pas facile, puisque, dit-il, les autorités ne manqueront pas d’user de tous leurs moyens pour dissuader ces contractuels. Des milliers ont déjà été, d’après lui, victimes de sanctions administratives dont le président du comité, Mohamed Boulcina.
Ils sont, d’après les chiffres fournis par le ministre, près d’un million de jeunes, recrutés dans le cadre des dispositifs de l’Anem et de la DAS, et beaucoup d’entre eux occupent leurs postes depuis plusieurs années.
Ils militent, depuis longtemps, et demandent à leurs tutelles locales respectives et aux ministères, d’ouvrir un sérieux dialogue autour de la situation de ces employés, en vain. » Mais ce n’est pas aujourd’hui que nous allons nous taire « , peste Mekidèche, lui qui regrette que ses confrères soient poussés à recourir à des mouvements de protestation pour réclamer leurs droits légitimes.
Et d’ajouter : » nous ne baisserons pas les bras tant que nos revendications ayant trait à l’intégration de tous les bénéficiaires de contrats du pré-emploi et du filet social, dans des postes permanents, ne sont pas satisfaites « . Figure parmi leurs revendications le gel des concours de la Fonction publique, jusqu’à la titularisation de tout le monde, le calcul des années de travail comme expérience professionnelle, valable aussi pour la retraite. Il estime aussi nécessaire de consacrer une allocation chômage pour les diplômés des universités des centres de formation professionnelle sans emploi.
Il réclame également le respect des libertés syndicales, notamment le droit à la grève. Enfin, il demande l’arrêt de toutes les intimidations contre les jeunes syndicalistes, ainsi que la réintégration de tous les syndicalistes suspendus en raison de leurs activités syndicales dans les milieux de travail.
Les contestataires restaient déterminés contre les autorités, malgré les menaces de leurs employeurs, qui, de plus en plus agacés, ont promis de leur faire payer un prix élevé au cas où ils prendraient part à l’action de protestation prévue le début de la semaine prochaine.
Par Rebiha Akriche