Situation des migrants subsahariens: Un élan naturel de solidarité

Situation des migrants subsahariens: Un élan naturel de solidarité

Cette situation a également fini par alarmer les responsables locaux et les élus qui ont décidé d’inclure ce nouveau problème parmi leurs préoccupations.

La situation des subsahariens dans la wilaya de Tizi Ouzou a été au centre d’intérêt des élus qui étaient en week-end. Estimés à 200, les migrants vivent actuellement avec les aides des populations locales, loin de l’intérêt des pouvoirs publics et des élus. Vivant de l’acte de charité des citoyens, ces derniers habitent sur des sites qui ne répondent guère à des conditions d’hygiène viables. Cette situation a donc fini par alarmer les responsables locaux et les élus qui ont décidé d’inclure ce nouveau problème parmi leurs préoccupations.

Ce week-end, la question des migrants subsahariens, a donc été à l’ordre du jour de la session réservée initialement à l’eau potable. Parmi les recommandations majeures prises par les élus, le recensement de cette catégorie fortement présente à Tizi Ouzou. Connaître leur nombre est en effet une condition incontournable pour toute démarche d’aide et de prise en charge. D’autres recommandations ont été faites, à savoir également la nécessité de trouver des sites d’hébergement qui leur permettent de vivre cette conjoncture difficile dans la dignité, car jusqu’à présent les migrants sont entassés dans un périmètre de quelques mètres au niveau d’un rond-point situé à proximité de la nouvelle gare multimodale de la ville de Tizi Ouzou. Les lieux sont dans un état d’hygiène lamentable. C’est la clochardisation totale avec les risques évidents sur leur santé, voire sur leur sécurité.

Parmi les priorités figure en effet l’accès de ces derniers à la santé. Des recommandations ont été données par les directions concernées afin de permettre l’accès des migrants aux structures de santé au même titre que les citoyens locaux. En premier lieu, il s’agit d’un problème humanitaire étant donné que la santé est un droit humain. D’ailleurs, à moyens terme, une campagne de vaccination pour les enfants des migrants sera nécessaire bien que ce dernier point doit être précédé d’une enquête préliminaire du fait que la vaccination est une chose sérieuse impliquant des précautions à prendre pour la vie des enfants.

En fait, les migrants ont, dès leur arrivée dans la wilaya de Tizi Ouzou, trouvé un élan de solidarité naturel chez les populations locales. D’une tradition d’accueil millénaire, la population locale n’a jamais manifesté un sentiment de rejet ou de peur à l’égard de ces populations venues d’Afrique subsaharienne. Bien au contraire, l’observateur aura constaté qu’un vieux réflexe a naturellement réapparu. L’accueil dans les villages des caravaniers noirs il y a des siècles a refait surface dans la mémoire collective. A présent, beaucoup de jeunes subsahariens trouvent du travail chez les villageois qui les abritent sans aucun problème. Enfin, notons que l’intérêt des élus intervient parallèlement à la volonté de l’Etat de cadrer la présence des migrants subsahariens sur le sol algérien hospitalier par tradition. La présence de ces peuples africains sur le territoire a existé depuis des siècles faisant partie de la sociologie des mouvances et des mouvements des populations.