La nouvelle grille des salaires des journalistes en Algérie devra rendre à chacun sa valeur
Le patron de l’Ugta n’a pas été tendre dans son discours, hier, à la Maison du peuple.
Rendant un vibrant hommage aux journalistes algériens qui ont de tout temps défendu et accompagné les mouvements de revendications socioprofessionnelles justes des travailleurs, le secrétaire général de la Centrale syndicale Ugta, M. Abdelmadjid Sidi Saïd comble d’aise cette corporation par un scoop. «Je vous annonce que nous avons obtenu le consensus concernant le projet de création de la grille nationale des salaires des journalistes activant dans les secteurs public et privé» a-t-il affirmé hier, au siège de la Centrale syndicale Ugta à Alger.
«C’est grâce au combat des journalistes qui ont soutenu les travailleurs», a-t-il affirmé, «que les revendications ont abouti, et ont acquis d’autres droits lors de la 14e tripartite de la fin du mois de septembre», a- t-il ajouté. Tirée des expériences des pays développés en la matière, à l’image de la France, de la Belgique, de la Norvège, des Etats-Unis, et aussi de la Tunisie, la nouvelle grille des salaires des journalistes en Algérie devra rendre à chacun sa valeur, dans un métier connu pour ses aléas, depuis sa création il y a plus de 200 ans. Cette nouvelle grille de référence des salaires des journalistes des secteurs public et privé, en voie de finalisation, sera paraphée avant la fin du mois de novembre, a encore annoncé Abdelmadjid Sidi Saïd. Selon le même responsable, cette grille a été élaborée sur la base de normes internationales.
Le secrétaire général de l’Ugta a expliqué que la grille a été le fruit d’un travail de la commission qui a été installée par le ministre de la Communication il y a près de six mois, et qui est composée de représentants de syndicats du secteur de la presse publique (Ugta), du Syndicat national des journalistes, du ministère du Travail, du ministère de la Communication, de quelques administrations d’organes de presse publics et d’un expert.
M. Sidi Saïd a émis, à cette occasion, le souhait de voir cette nouvelle grille «ouvrir un chantier de référence pour les salaires des journalistes et déterminer les postes de travail relatifs à cette profession». Il a expliqué, par ailleurs, que la deuxième phase du processus lancé au niveau du ministère, avec la participation de l’Ugta, «réside dans la mise en oeuvre de cette nouvelle grille de salaires». M. Sidi Saïd a estimé que «l’application de cette grille de référence se fera sans difficultés, en matière de négociations, au niveau du secteur public», formulant le voeu qu’une fois cette grille ratifiée, «elle puisse être élargie à la presse relevant du secteur privé». Il s’agit, a-t-il dit, «d’un appel et d’un souhait» à l’endroit du secteur privé, afin d’accompagner ce processus de «la nouvelle grille de référence des salaires des journalistes» qui sera applicable, selon le ministre de la Communication, dès le mois de janvier 2012 et sera suivie de la promulgation d’un statut des journalistes. Aussi, le projet de la revalorisation des salaires des journalistes et autres techniciens afférents à la fonction, sera mis en oeuvre, une fois adopté par le Conseil des ministres, et qui aura lieu prochainement, selon le secrétaire général de l’Ugta. Revenant sur la question des retraités, M Sidi Saïd a rassuré ces derniers. «Nous n’abandonnerons jamais les retraités algériens» a-t-il martelé. Abdelmadjid Sidi Saïd a rappelé le directeur général de l’Etusa au sujet des 13 travailleurs grévistes qui ont pris place au siège de la Centrale syndicale. «L’Ugta est un océan, mais quand ça bouge, ça devient un tsunami. Il n’y a pas de temps à perdre pour régler la situation des travailleurs de l’Etusa que nous avons soutenue, lorsque elle était au bord de l’asphyxie», a-t-il averti. «Certains gestionnaires se prennent pour des dieux dans ce pays», a-t-il martelé. Même son de cloche pour la situation des travailleurs de l’hôtel El Aurassi. Pour Abdelmadjid Sidi Saïd, le temps est venu de se mettre au service des travailleurs et non pas de les sacrifier pour des intérêts occultes ou personnels. Les sociétés multinationales qui exploitent les travailleurs algériens ont été également, sévèrement critiquées. «Nous leur avons accordé la place pour travailler dans notre pays et elles sont devenues des parrains», regrette-t-il.
En l’absence des lois qui obligent les entreprises multinationales à respecter les lois en vigueur, ces entreprises exploitent les travailleurs comme elles l’entendent en recourant aux licenciements des travailleurs qui osent parler de leurs droits. Evoquant l’importance de l’encouragement de la production nationale, Abdelmadjid Sidi Saïd fustige les entreprises import-import. «Nous n’avons pas besoin des pommes et autres raisons d’importation, mais nous voulons des équipements et outils de production qui contribuent à une meilleure valorisation de la production nationale», a-t-il insisté. «Basta les entreprises prédatrices!», a-t-il martelé.