Situation des droits de l’homme, Ce que recommandent des organisations à l’Algérie

Situation des droits de l’homme,  Ce que recommandent des organisations à l’Algérie
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Mme Federica Mogherini, Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité

Elles appellent à la promotion et à la défense des droits humains, y compris l’égalité entre les femmes et les hommes.

A l’approche de la 9e session du Conseil d’association Union européenne (UE)-Algérie, prévue pour le 19 mai prochain, plusieurs associations ont fait des recommandations à l’UE afin d’exhorter les autorités algériennes à promouvoir les droits humains. Il s’agit d’Amnesty International, du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme (Remdh), la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme (Fidh), de l’Organisation mondiale contre la torture (Omct) et de Solidar.

Ces associations ont adressé une lettre conjointe à Mme Federica Mogherini, Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, M.Johannes Hahn, commissaire pour l’Elargissement et la Politique européenne de voisinage, MM.et Mmes les ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’Union européenne.

Elles réitèrent leur appel à faire de la promotion et la défense des droits humains, y compris l’égalité entre les femmes et les hommes, un objectif prioritaire du renforcement des relations entre l’Algérie et l’UE.

Elles demandent aux représentants de l’UE «d’utiliser cette rencontre ministérielle pour soulever au plus haut niveau l’appel à la libération de 10 militants du droit au travail, détenus arbitrairement en Algérie depuis des mois, en continuité avec la résolution urgente du Parlement européen du 30 avril 2015», «l’exercice du droit à la liberté de réunion et de manifestation reste serieusement entravé en Algérie, bien que l’Etat d’urgence ait été levé il y a quatre ans. La recente multiplication des actes de harcelement contre les militants du droit au travail, condamnée à plusieurs reprises par les organisations signataires de cette lettre, démontre l’urgence d’une réaction forte de l’UE et de ses Etats membres, sur la base des orientations de l’UE concernant les défenseurs des droits de l’homme et de la déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme des Nations unies, afin d’apporter un soutien urgent et visible à ces militants», lit-on dans la lettre.

Au chapitre des recommandations, les signataires de la lettre exigent la libération immédiate et inconditionnelle de tous les militants du droit au travail qui n’ont fait qu’exercer leur droit légitime à la liberté d’expression et au rassemblement pacifique.

Elles demandent aussi à veiller en toutes circonstances, à ce que les défenseurs des droits humains et tous les acteurs engagés en Algérie puissent exercer pleinement leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, sans craintes de harcèlement ou d’ingérence.

Ces associations appellent à l’abrogation de la loi n° 12-06 sur les associations et à élaborer une nouvelle loi sur les associations conforme aux normes internationales en la matière ainsi qu’à garantir le droit de former des syndicats en conformité avec la Convention n° 87 de l’Organisation internationale du travail portant sur la liberté d’association et sur la protection du droit de s’organiser, ratifiée par l’Algérie.

Parmi les autres recommandations, on cite l’abrogation du décret interdisant depuis 2001 les réunions et les manifestations à Alger, la délivrance, sans délai, des visas aux représentants des organisations internationales de défense des droits humains qui demandent à se rendre en Algérie et la suppression de toutes les dispositions discriminatoires à l’égard des femmes du Code de la famille, en conformité avec les recommandations des experts en droits humains des Nations unies.