Situation de l’Algérie : les mises au point de Sellal sur fond de discours optimiste

Situation de l’Algérie : les mises au point de Sellal sur fond de discours optimiste

Muré depuis quelques semaines dans un silence peu habituel, qui a donné lieu d’ailleurs à moult spéculations, Sellal a fini par « retrouver » sa langue. L’occasion pour lui, lors de l’inauguration du 17 ème SITEV de faire un certain nombre de mises au point par rapport aux questions qui agitent la scène politique et économique.

Dans ce qui semble être une réplique aux propos de l’ex président français Nicolas Sarkozy , qui prédisait au Maroc (chez son ami le roi où il passe annuellement ses vacances à l’œil dans des Riads ) le scénario du pire pour l’Algérie, le premier ministre réplique que l’Algérie est sur la « bonne voie » et « maîtrise » la situation, malgré la chute des prix de pétrole sur le marché international.

Bien que les revenus pétroliers du pays soient considérablement affectés par la chute des prix du baril, le premier ministre soutient que l’Algérie n’a pas été ébranlée et ne le sera pas. Plus explicite, sans toutefois citer de nom, Abdelmalek Sellal assure que « Les propos tenus par-ci et par-là par des responsables étrangers ne nous affecteront nullement dans notre politique et notre travail, et nous n’accepterons aucune ingérence dans nos affaires ».

A en croire Sellal, cette baisse du pétrole, aura eu le mérite d’inciter le gouvernement à revoir le modèle économique à travers notamment la diversification de l’économie nationale, citant, à titre d’exemple, le rôle de l’entreprise dans le développement et la création de la richesse, expliquant, à cet égard, que le gouvernement encourage la création d’entreprises.

A ce propos, il indiquera que durant les trois dernières année, 24.000 entreprises privées ont été créées, l’équivalant de 70% du nombre créé depuis plus de dix ans. Cela démontre que « nous sommes sur la bonne voie », a-t-il insisté en soulignant bien la nécessité de préserver les institutions de l’Etat, l’unité nationale et la stabilité du pays, dans un contexte porteurs de turbulences.

Il est aisé de comprendre l’optimisme du premier ministre, car c’est son rôle. Mais la situation oblige à sortir des incantations et aller pour de vrai aux réformes économiques profondes. C’est une urgence avérée, car le temps joue malheureusement contre l’Algérie, a moins d’un brusque retournement du maerché pétrolier, une perspectives que les experts écartent, à court terme.

L’Algérie posséde un amortisseur de la crise, à travers le fond de régulations des ressources et les réserves de change. Mais elles sont en train de s’amenuiser, à cause d’un déficit budgétaire qui ne cesse de filer. Un problème sur lequel le ministre des finances a alerté dernièrement. Dans trois ans, les premiers effets des réformes doivent être palpables et dans le cas contraire, ce sera le retour inévitable à l’endettement extérieur, synonyme d’un cauchemar pour les algériens qui en avaient bavé durant les années 90.