Situation au Mali,Les va-t-en-guerre passent à l’action

Situation au Mali,Les va-t-en-guerre passent à l’action

Occultant l’important travail accompli par l’Algérie auprès des puissances occidentales pour les convaincre de la nécessité d’une solution globale émanant exclusivement de la scène malienne, aux fins d’éviter l’afghanisation du Sahel, le président de l’UA a pris sur lui d’annoncer que l’Union africaine est «en train de formuler auprès des plus grands décideurs de la planète le besoin de créer une coalition globale» à l’image de celle qui avait été formée en Afghanistan après le 11 septembre 2001.

La volonté de militarisation de la région du Sahel a gagné un acteur clé de la scène africaine. Le président de l’Union africaine (UA), le Béninois Thomas Boni Yayi, a exprimé avant-hier soir à Otawa, le souhait de voir l’Otan prendre une part militaire active dans le conflit au Nord-Mali.

Cette implication, selon M. Boni Yayi, ne se limiterait pas à un soutien logistique, mais carrément à un déploiement de forces opérationnelles «aux côtés des troupes africaines qui doivent être envoyées dans le nord du Mali pour en chasser les groupes islamistes armés».

L’hôte du Canada n’est pas passé par quatre chemins pour demander explicitement au premier ministre canadien, Stephen Harper d’«intervenir pour que l’OTAN s’ajoute» à la coalition internationale censée intervenir contre les groupes islamistes armés. Ces derniers qui cherchent justement le pourrissement, ne pouvaient pas trouver meilleur allié que le président de l’UA.

Lequel argumente sa demande en soulignant que si on fait la même lecture de la résolution de l’Onu sur le Mali, en réalité, «l’OTAN se joindra à nos forces africaines» a quémandé M. Boni Yahi, relevant, selon lui, que «les forces africaines ont montré le chemin».

Et comme pour montrer son incompétence à gérer une situation de crise ou pour confirmer son allégeance à l’Otan, le président de l’Union africaine constate que le dossier malien «dépasse le cadre africain», car «c’est une question de terrorisme et que ça relève de la compétence de la communauté internationale». Comme si les Africains ne faisaient pas partie de cette communauté internationale.

Occultant l’important travail accompli par l’Algérie auprès des puissances occidentales pour les convaincre de la nécessité d’une solution globale émanant exclusivement de la scène malienne, aux fins d’éviter l’afghanisation du Sahel, M. Boni Yayi a pris sur lui d’annoncer que l’Union africaine est «en train de formuler auprès des plus grands décideurs de la planète le besoin de créer une coalition globale» à l’image de celle qui avait été formée en Afghanistan après le 11 septembre 2001.

Cette petitesse de vue qui participe à l’enlisement de toute la région dans un conflit sans fin, est intervenue quelques heures après un échange de tirs nourri au Mali à la frontière entre le nord et le sud du pays. Il s’agit, selon un communiqué de l’armée malienne d’«une tentative d’attaque d’islamistes occupant le nord du pays».

L’objectif de ces troubles n’est autre que de torpiller les discussions prévues entre Bamako et le deux groupes politico-militaires, le MNLA et Ançar Eddine, mais qui avait été reportées à la demande des différentes parties.

Le communiqué cité plus haut, relève que «des terroristes et islamistes armés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, d’Ansar Dine et du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) ont tenté un mouvement de force sur les positions avancées» de l’armée dans les environs de la localité de Kona.

L’association de Ançar Eddine dans ledit communiqué, encourage explicitement l’échec des négociations engagées avec Bamako et veut rendre caduc l’accord signé à Alger par les deux mouvements rebelles.

Pour l’heure, Ançar Eddine n’a pas encore communiqué sur la question. Mais il est clair que l’attaque terroriste vise à saborder l’accord d’Alger en ajoutant Ançar Eddine sur la liste des groupes terroristes à combattre par la communauté internationale. Couplé à l’appel pressant adressé par le président de l’UA à l’Otan, il semble que les va-t-en-guerre passent à l’offensive pour «griller» toute la région du Sahel.

Il reste néanmoins que le travail effectué par Alger qui a convaincu les Américains et les Français est assez sérieux et solide pour empêcher les partisans de la terre brûlée d’avoir gain de cause.