Des centaines de tonnes d’acier disparues du complexe et les suspicions d’une complicité ne sont pas écartées.
Vingt personnes, entre employés et cadres, ont été convoquées par la gendarmerie de Sidi Amar pour apporter des précisions, voire des explications sur la disparition de 83 tonnes de tôles d’acier. Aussi, il a été découvert le vol d’une importante quantité de bronze apprend-on de source sécuritaire. A l’issue de cette mesure, selon notre source, une plainte introduite contre un nombre indéterminé d’individus étrangers au complexe, par la direction générale du géant de l’acier à Annaba, a ajouté la même source.
Le manque a été découvert par des employés des unités du géant de l’acier, en l’occurrence LAC, Anem, a fait savoir la même source et d’ajouter qu’une enquête a été ouverte par les services en charge du dossier dont les premières investigations ont abouti à l’identification de quelques suspects et un éventuel entrepôt qui, selon les précisions apportées par les soins de nos sources, serait implanté dans la commune de Oued El Aneb dans la daïra de Berrahal. Une extension de compétence a été autorisée, sur la base d’une dérogation, émanant du magistrat instructeur, près le tribunal d’El Hadjar, qui s’est soldée par la découverte d’une importante quantité de tôle d’acier, et l’identification, dans un premier temps, du propriétaire du hangar où ont été entreposées plus de 150 tonnes de tôles, avons-nous appris près le SG du syndicat d’entreprise Arcelor Mittal, qui, dans une communication téléphonique, a révélé que la responsabilité est à partager.
Dans ce sillage, notre interlocuteur M.Daoud Kechichi a mis en relief la responsabilité des acteurs de l’ex-direction du marketing et le staff de l’administration générale. Le représentant des travailleurs du complexe sidérurgique a évoqué le temps de Sider où à l’époque, il y avait un gardien pour chaque unité de production. «Depuis l’arrivée du partenaire étranger, tous les postes de gardiennage ont été éliminés et les portes des unités ont été vandalisées», a-t-il dit. «Ouvrant d’une manière ou d’une autre la porte grande, devant la mafia de l’acier, qui même, en dépit du changement des responsables de certains départements de la direction d’ArcelorMittal, les éléments mafieux continuent d’apporter des atteintes à l’économie nationale et faire saigner le Trésor public, de par de tels agissement» a expliqué notre interlocuteur.
En termes de chiffres de pertes occasionnées par le bradage de l’acier de l’usine sidérurgique, MM.Daoud Kechichi les a estimés à plus de 100 milliards de dinars. Le syndicaliste d’ArcelorMittal, tout autant que les membres du comité de participation (C.P), appelle à l’ouverture d’une enquête approfondie, remontant à dix années. Soit depuis la signature du contrat de partenariat, entre l’Etat algérien et le partenaire étranger; le bradage et le pourrissement ont atteint le point de non-retour. D’ailleurs, les acteurs du CP, interpellent les pouvoirs en charge du secteur à ouvrir aussi une enquête sur le bradage pour ne pas dire vol de toutes sortes d’huiles industrielles au sein du complexe d’El Hadjar.
Pour l’heure et au moment où nous mettons sous presse, on apprend que l’enquête est toujours en cours et des tonnes de tôles d’acier ont été récupérées, pendant que plusieurs arrestations ont été opérées, touchant notamment des employés du complexe et d’autres étrangères à l’entité. La thèse de la complicité quant au vol de tôle d’acier et de bronze, semble de mise, nous ont apporté quelques cadres interrogés par les enquêteurs à titre de précision. En attendant l’aboutissement de cette affaire, d’autres scandales de gros calibre seront à l’ordre du jour de l’agenda des services de sécurité. Ainsi, les dossiers du pourrissement de la situation du complexe d’ArcelorMittal vont certainement alimenter les chroniques.