Situation à ghardaïa et massacre à ghaza : Les partis en hibernation

Situation à ghardaïa et massacre à ghaza : Les partis en hibernation

Censés jouer un rôle important pour trouver des solutions à la crise qui secoue la vallée du M’zab et manifester leur solidarité avec le peuple palestinien, les partis ont brillé par leur absence.

Silence radio. Les partis sont apparemment déconnectés de l’actualité. Devant les événements qui secouent Ghardaïa et l’agression israélienne sur Ghaza qui a fait un bilan de plus de 100 morts, la classe politique reste en mode «veille». A l’exception du MSP qui a tenu un rassemblement vendredi dernier pour dénoncer cette énième agression, les autres formations n’ont même pas daigné pondre un communiqué. Les partis ont passé le week-end chez eux.

Censés jouer un rôle important pour trouver des solutions à la crise qui secoue la vallée du M’zab et manifester leur solidarité avec le peuple palestinien, les partis ont brillé par leur absence. Ni la coalition ni au moins l’opposition n’a fait le geste pour tenter de trouver une issue à la crise de Ghardaïa. Pourquoi ce désintérêt total? Qu’attendent-ils pour réagir? L’opposition et la coalition se lancent dans une course pour le pouvoir. Les deux clans passent leur temps à s’accuser mutuellement pour se repositionner sur la nouvelle carte politique qui sera issue du chantier de la Constitution.

Au lieu d’intervenir pour éteindre les feux de la fitna dans cette partie du pays, les partis se désengagent de leur responsabilité en laissant l’Etat ressasser ses plans qui ne servent à rien. Ainsi, la crise de Ghardaïa est loin d’être un centre d’intérêt pour la classe politique. Preuve en est, la seule manifestation organisée ce week-end a été consacrée aux événements de Ghaza.

En guise de solidarité avec le peuple palestinien, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a tenu, vendredi dernier, une rencontre pour dénoncer l’agression israélienne continue contre la bande de Ghaza qui a fait plus de 100 morts et des centaines de blessés en quatre jours.

«L’Algérie doit avoir une position claire sur ce qui se passe à Ghaza! Elle doit rapidement soutenir les résistants et leur fournir tout ce dont ils ont besoin», a lancé Abderrezak Makri, président du MSP devant les manifestants. Ce responsable a estimé que la cause palestinienne était «une chose sacrée pour les musulmans et demeure en tête de leur combat». Makri a fait savoir que le MSP prendra contact avec des partis politiques et des organisations de la société civile pour organiser des mouvements de solidarité avec le peuple palestinien et réfléchir à des initiatives de soutien. Le patron du MSP n’a même pas soufflé un mot sur la situation tendue à Ghardaïa où de violents affrontements ont été enregistrés la nuit de jeudi à vendredi.

Le parti du TAJ de Amar Ghoul s’est intéressé, quant à lui, au projet de la Constitution en appelant à la tenue d’une conférence nationale. Dans un communiqué rendu public vendredi, le parti n’a pas accordé une grande importance au problème de Ghardaïa. Il a cité juste au passage que la situation «nécessite davantage d’efforts» appelant les autorités publiques à «faire face à la situation avec plus de fermeté et de rigueur et à une prise en charge rapide des préoccupations des citoyens pour assurer un retour de la stabilité dans la région et éviter le pourrissement».

Les observateurs de la scène politique estiment que les partis ont encore une fois failli à leur devoir en se mettant en position de téléspectateurs, face à l’escalade de violence qui secoue toute une région depuis des mois. La société civile a été plus efficace en organisant des manifestations pacifiques pour interpeller les autorités à prendre en charge sérieusement le problème de Ghardaïa. Cette même société civile a appelé, vendredi dernier, à des rassemblements pour dénoncer l’agression de trop contre Ghaza.

L’Union des uléma algériens a appelé les dirigeants arabes à intervenir pour mettre un terme à l’agression israélienne. Dans un communiqué rendu public vendredi, l’Union a interpellé la communauté internationale, en particulier les dirigeants arabes, à réagir contre cette énième agression. Sur les réseaux sociaux, l’agression israélienne a été vivement dénoncée par les internautes. Des messages de solidarité avec le peuple palestinien et des dénonciations des bombardements israéliens inondent la Toile..