Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, a affirmé hier que le gouvernement a mis en place un plan «bien étudié» comportant des «mesures sécuritaires» en vue de restaurer la paix et la sécurité à Ghardaïa.
Le gouvernement a mis en place un plan «bien étudié» visant la restauration de la sécurité dans cette wilaya, a déclaré hier à Alger le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz.
En réponse à une question de la presse sur les événements que connaît la région depuis quelque temps, Belaïz a indiqué, en marge d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée à l’adoption de 4 projets de loi, que ce plan visait la restauration de la sécurité et de l’ordre public dans cette wilaya «chère à nos cœurs».
Le plan prévoit «des mesures sécuritaires et autres dispositions» qui seront «mises en œuvre de façon progressive» par les autorités exécutives de la wilaya de Ghardaïa, à leur tête le wali, afin que la ville «retrouve la sécurité et la quiétude qu’elle a toujours connues», a-t-il dit, emboîtant ainsi le pas au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui avait soutenu récemment, lors de sa visite dans la région, que le gouvernement «réglera définitivement le problème par la voie du dialogue et de la concertation en application des instructions du président de la République», affirmant que la «situation s’est réellement améliorée».
Mais pour la communauté mozabite, sa société civile surtout, la situation est loin d’être en «nette amélioration».
Après avoir en effet tenu des sit-in à Ghardaïa et à Alger, les Mozabites ont sollicité, par le biais d’une lettre ouverte, publiée hier dans la presse nationale, le président de la République lui-même.
«Nous vous interpellons en raison de l’aggravation de la situation sécuritaire, particulièrement dans les communes de Bounoura, Ghardaïa, Berriane et Guerrara, et les assassinats en série commis par des bandes criminelles», écrivent-ils au Président auquel ils demandent d’intervenir rapidement pour mettre un terme à cette situation et faire sortir la population de l’enfer qu’elle vit depuis 8 mois.
«Les auteurs de ces actes criminels visent la stabilité de toute la région en véhiculant le racisme, et ce, dans le but de porter atteinte à la cohésion et l’unité de la société algérienne», ont-ils encore écrit non sans afficher leur déception quant aux «promesses non tenues».
«Nous avions eu un grand espoir dans les promesses faites par les autorités du pays après notre participation active au renouvellement de la confiance en vous, Monsieur le Président, lors de l’élection présidentielle du 17 avril 2014.
Le gouvernement s’était engagé à prendre des mesures strictes et draconiennes pour mettre un terme à cette tragédie.
Malheureusement, Monsieur le Président, nous n’avons pas encore vu cela se traduire sur le terrain. Au contraire, la situation s’est davantage dégradée et les assassinats se poursuivent», ont ils constaté.
S. M.