Des enseignants de l’université Alger 2 à Bouzaréah ont observé, hier, un sit-in de protestation, tout en menaçant de bloquer les délibérations si le rectorat ne répondait pas favorablement à leurs revendications socioprofessionnelles. Les enseignants ont pris part à cette action de protestation, indépendamment de leur appartenance syndicale (Cnes, Ugta, etc.). Le logement compte parmi les revendications des protestataires, selon Ali Bourayou, porte-parole de la Coordination des enseignants, créée à cette occasion.
“La loi est claire, c’est la commission du logement, dont les membres sont élus par les enseignants, qui étudie les dossiers et transmet les listes. Mais la direction a outrepassé ses prérogatives et veut transmettre l’ensemble des dossiers”, a-t-il dénoncé, avant de souligner ce qu’il considère comme “un problème de fond”. “Parmi ceux qui sont dans la liste, il y a certains qui ont deux, voire trois logements”, a-t-il affirmé, en ajoutant que “la loi stipule que le demandeur doit signer un engagement où il déclare ne pas posséder déjà de logement, ni lui ni son conjoint. Mais la direction refuse d’appliquer ce principe”. Et d’enchaîner : “Je ne comprends pas pourquoi la direction interfère dans ce dossier. Alors qu’elle devrait laisser la commission de logement régler cette question.”
L’autre doléance soulevée par notre interlocuteur a trait aux arriérés, d’un montant de 11,5 millions de dinars, relatifs aux différentes indemnités, notamment les rappels, primes et échelons et heures supplémentaires. “Il y a des gens qui n’ont pas touché leur argent depuis 1996, contrairement à d’autres universités”, rappelle-t-il. Le volet des œuvres sociales n’est pas en reste, puisqu’il fait état d’une motion où les enseignants demandent le gel de la commission en lui enjoignant de présenter son bilan moral et financier, 15 jours à l’avance, aux partenaires. Et là encore, la commission des œuvres sociales est pointée du doigt : “Nous, nous savons qu’il y a des problèmes de surfacturation et de transparence, de sorte que la majorité des enseignants qui sont dans cette commission menacent de démissionner.” Ne s’arrêtant pas là, il pose le problème des mauvaises conditions de travail. Hormis des problèmes de sécurité dans l’enceinte universitaire, de graffitis sur les murs et de sureffectif des classes, l’enseignant s’est plaint du manque de moyens, en indiquant que les enseignants achètent, de leur propre poche, le papier, la craie, etc.
