Les enseignants contractuels ont tenu, hier, un sit-in devant le siège de l’annexe du ministère de l’Éducation à Alger, exigeant leur insertion professionnelle sans condition en s’appuyant sur le décret présidentiel du 28/03/2011 qui stipule leur recrutement direct dans le cadre des postes budgétaires
Hamza Ouassila, une enseignante de maths à Alger- Est, a insisté sur l’application du décret présidentiel que, selon elle, la tutelle a purement ignoré.
Un autre enseignant de la wilaya d’El Oued non seulement évoque le même décret présidentiel qui stipule l’insertion de tous les contractuels d’avant le 28/03/2011 aux postes budgétaires mais s’appuit également sur les déclarations qui ont été faites par le directeur des ressources humaines du ministère de l’Éducation, Mohamed Boukhetta qui, selon lui, a expliqué le décret présidentiel, dans une interview qu’il a accordée à la télévision nationale et repris le lendemain par les différents quotidiens nationaux.
Selon toujours ce même enseignant, Mohamed Boukhetta a indiqué dans cette fameuse interview que les contractuels qui sont spécialistes dans leur matière d’enseignement seront maintenus à leur postes, cette foi-ci, avec des postesbudgétaires.
En revanche les non spécialistes seront transférés dans des postes administratifs, faute de quoi ils seront «relégués » à d’autres secteurs si besoin y est. Les enseignants protestataires attestent que seulement 18 000 dossiers sont jusqu’à présent réglés. Selon eux, la question concerne aussi des catégories comme les réservistes et les diplômés de l’École supérieure spécialisée dans la formation d’enseignants du cycle secondaire, l’ENS, et que 7000 dossiers sont toujours en instance.
En protestation depuis 14 jours, certains d’entre eux ont entamé une grève de la faim depuis cinq jours et trois se trouvent dans un état de santé grave. D’autres encore ont même tenté de se suicider sur la grande route adjacente au siège du ministère. Ce qui à engendré la psychose et la nervosité de la plupart de ces enseignants protestataires. De son côté le directeur des ressources humaines au ministère de l’Éducation, Mohamed Boukhetta parle plutôt du recrutement direct et refuse l’emploi du mot insertion.
Ce responsable a fait savoir que l’autorisation que la tutelle a reçue de la part du Premier ministre Ahmed Ouyahia après le décret présidentiel en question, précise seulement que le recrutement direct de ces enseignants contractuels se fera, cette année, sans l’obligation de passer par un concours.
En outre, Mohamed Boukhetta s’en tient quant à lui au respect de la décision interministérielle du 16/09/2009 qui exige la spécialité pour qu’un enseignant puisse prendre ses fonctions comme telle, afin de préserver la qualité de l’enseignement et l’avenir de l’école algérienne.
Dans ce contexte, il a estimé que réglement le problème des contractuels a atteint les 90,07 % de l’opération du recrutement, en dévoilant que sur les 29732 dossiers, 26621 d’entre eux sont réglés. En revanche, ce même responsable avance que seulement 2741 dossiers sont en instance parce qu’ils ne répondent pas aux normes de spécialisation.
De part et d’autres on parle des postes vacants et des élèves sans enseignants, Mohamed Boukhetta a indiqué qu’il va solliciter des heures supplémentaires aux enseignants nommés afin de combler le vide pédagogique. Quant à l’option des postes administratifs, Mohamed Boukhetta a relevé que cette décision n’est pas unilatérale et concerne tous les ministères concernés. Et d’ajouter qu’il n’y aura plus de postes de contractuels à partir de cette année.
Fawzi Khemili