Les enseignants contractuels enchaînent leur deuxième semaine de sit-in devant le siège de la Présidence tentant par là de faire entendre leurs voix. Mais il faut croire que ces voix ne portent pas ou qu’elles tombent dans l’oreille d’un sourd puisque, jusqu’ici, aucune mesure officielle n’a été prise et aucun dialogue sérieux n’a été entamé avec la tutelle.
Ils sont aujourd’hui près de 600 personnes à réclamer simplement «leur intégration et permanisation à leurs postes de travail», a affirmé Mme Maâraf, présidente de la Coordination nationale des enseignants contractuels. «Nous demandons simplement à être permanisés, nous qui travaillons depuis de longues et difficiles années dans ce secteur, censé être la colonne vertébrale du pays, puisque c’est nous qui éduquons les générations de demain», nout dira notre interlocutrice. Il faut noter que le petit espace squatté par les contestataires, situé à quelques mètres du palais de la Présidence d’El Mouradia, a été le théâtre de plusieurs scénarii tragiques, comme nous l’explique Mme Maâraf : «Deux de nos collègues ont tenté de s’immoler pour exprimer leur ras-le-bol, mais aussi le désespoir de ces milliers d’enseignants qui n’ont aucune perspective d’avenir». «Je travaille depuis plus de 13 ans maintenant comme enseignante et je suis toujours contractuelle, mais de voir s’écouler les années, je me dit que je n’aurais pas demain droit même pas à une retraite pour subvenir à mes besoins, d’autant que je n’arrive pas, avec un salaire minable à mettre le moindre sou de côté pour mes vieux jours», dira Djamila, professeur de français dans un CEM à Blida.
Il faut noter que ces enseignants ont refusé d’être reçus par le représentant du ministre de l’Éducation qui garde, jusque-là, un silence assourdissant.
Les enseignants de ce fait campent sur leurs positions et menacent de ne pas rejoindre leurs postes de travail après les vacances scolaires, du moins pas avant la satisfaction de leur unique et légitime revendication.
Par : C. K.