Comme promis, l’Intersyndicale de la santé publique a observé une journée de protestation, hier, au niveau de l’hôpital Mustapha à Alger.
Ils étaient des dizaines de praticiens, venus des quatre coins du pays, à investir les lieux dès les premières heures de la matinée. Les motifs avancés par les syndicalistes laissent présager le recours de ces intellectsouvriers à un débrayage imminent.
«On est là, on existe, et on ne va pas se taire jusqu’ à la satisfaction de l’ensemble de nos revendications», a tonné le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), Mohamed Yousfi, qui a réclamé des négociations directes avec le gouvernement, dans le cadre d’une bi ou tripartite regroupant la Chefferie du gouvernement et les Syndicats autonomes, précisant que depuis le gel de la précédente grève, le département de Saïd Barkat n’a pas osé bouger le petit doigt pour en finir avec ce bras de fer qui n’a que trop duré.
Du point de vue de notre interlocuteur, le ministre n’a aucune prérogative ; car c’est les cadres de la Fonction publique qui gèrent le secteur. Le constat est là, présent, les fonctionnaires assistent à la transgression de leur classe syndicale.
Par ailleurs, celui-ci n’a pas omis de fustiger la politique de la fuite en avant du ministre de la Santé contre la prise en charge de leurs doléances.
En effet, l’une des revendications des praticiens est le droit au logement de fonction : je ne comprends pas pourquoi cette attitude méprisante de la tutelle, dira-t-il, on est en train de demander un logement de fonction qui est attribué par le ministère, il y a une discrimination, on demande juste l’application de la loi et que cessent les affabulations du ministre.
En réponse à une question sur les accusations de la tutelle portant atteinte à l’intégrité morale des syndicalistes, Mohamed Yousfi n’est pas resté de marbre et dira à ce sujet que, «nous nous sommes sacrifiés pour la Santé publique pendant que ces responsables, accusateurs, qui pour certains se cachaient dans leurs bunkers, qui pour d’autres se pavanaient dans les pays occidentaux, ne se souciaient guère de la situation de leurs compatriotes, lorsque le pays était à feu et à sang», a-t-il remarqué d’un ton ironique.
Pour sa part, le président du Syndicat national des praticiens de santé publique ( Snpsp), Lyes Merabet, qui, tout en rappelant la nécessite de prendre en charge les revendications des praticiens; pour ne citer que la révision du statut particulier et l’installation d’une commission mixte pour le régime indemnitaire, ainsi que la levée de toute équivoque portant l’application du décret exécutif N° 09-244 du 22 juillet 2009 déterminant l’aménagement et la répartition des horaires de travail à l’intérieur de la semaine dans le secteur de la santé.
Il a appelé à l’élargissement au profit des praticiens généralistes du droit à la procédure de cessibilité pour le logement de fonction.
Par ailleurs, le Dr Merabet a nié toute avancée dans ce sens et dira que, «ça fait plus d’un mois qu’on a gelé la grève, et depuis, rien de concret n’a été fait. À présent, la seule chose qui est à même de faire évoluer les choses, c’est la négociation directe avec le Premier ministère, car il y a anomalie dans la gestion de cette affaire», a-t-il souligné.
Finalement, en attendant l’épilogue de ce débrayage, qui, s’ajoute à tant d’autres actions, le citoyen, a intérêt à préserver sa santé car il risque de ne trouver personne pour le soigner.
Kamal Lembrouk