Les forces de l’ordre n’ont pas raté, hier, le rendez-vous du rassemblement des enseignants devant le ministère. Les protestataires ont été vite dispersés et le sit-in empêché par le dispositif sécuritaire déployé.
Venus nombreux protester hier devant leur tutelle, les professeurs de l’enseignement secondaire et technique ont été empêchés de se rassembler et appelés à rebrousser chemin par le biais d’un important dispositif déployé sur les lieux. Le respect des libertés syndicales est en effet l’une des revendications exprimées par les enseignants. Mais fort est de constater qu’il est porté atteinte à cette liberté, à voir le nombre d’enseignants arrêtés hier.
Les syndicalistes, comme les enseignants, ont été arrêtés et conduits vers les différents commissariats d’Alger. Prévu pour se tenir devant l’annexe du ministère de l’Education, située au Ruisseau, ce rassemblement initié par le Cnapest n’a pas eu lieu parce que la répression des forces de l’ordre était au rendez-vous. Joint hier par téléphone, le coordinateur du Conseil national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest élargi), Nouar Larbi, a indiqué que des dizaines de protestataires, syndicaux et enseignants, ont été arrêtés et conduits vers les commissariats de la capitale avant même leur arrivée sur les lieux du rassemblement. Selon d’au-tres témoignages, le nombre des enseignants arrêtés serait de 400, et celui des manifestants de
1 000. Dans son communiqué, le Cnapest indique qu’à travers son mouvement il entend dénoncer l’atteinte des libertés syndicales et défendre les droits socioprofessionnels des travailleurs du secteur. La même source indique que les arrestations ont commencé à 7 heures du matin. Les manifestants qui ont réussi à joindre les lieux, par ailleurs, ne sont restés que quelques minutes et ont été rapidement embarqués ou appelés à se disperser, tandis que des dizaines d’enseignants étaient arrêtés au niveau de la gare routière et au terminus du tramway.
S’exprimant sur cette répression, le porte-parole du Cnapest nous dira que l’objectif de cette action est justement de s’insurger contre l’atteinte des libertés syndicales. La même source exprimera en outre son étonnement et regrette de voir des «enseignants violentés».
Nouar Larbi annoncera que le mot d’ordre de grève illimitée sera maintenu, et ce, jusqu’à la tenue d’un dialogue sérieux autour des préoccupations et revendications des enseignants. Il est également demandé de mettre fin aux agissements de certains membres de l’administration et de «corriger les dysfonctionnements qui en résultent», a déclaré Nouar Larbi.
Yasmine Ayadi
