Le Front national algérien a remis, hier, une lettre au président de l’APN, Abdelaziz Ziari, dans laquelle il l’appelle à « user de ses prérogatives et saisir le Conseil constitutionnel » dans un ultime recours pour le retrait du projet de loi sur le code communal.
C’est ce qui ressort de la conférence de presse animée, hier, par Moussa Touati, à l’issue du rassemblement organisé devant le siège de l’APN. « En cas de réponse négative », a-t-il poursuivi, « le FNA va paralyser les assemblées locales » dont il assure la gestion depuis les élections communales de 2007.
Plus d’une centaine d’élus du FNA, 800 selon les estimations de Moussa Touati, se sont rassemblés, hier, devant le siège de l’APN, pour exiger le retrait du projet de loi de code communal. « Pour le pouvoir du peuple », « nous refusons le bradage des droits de l’élu », « nous exigeons le retrait du code communal », sont autant de slogans brandis par les protestataires, cantonnés par un impressionnant service de sécurité déployé à l’occasion tout autour de l’édifice de la Chambre basse du Parlement.
Donc, les troupes de Moussa Touati qui ont tout de même répondu au mot d’ordre, se sont contentées d’organiser leur rassemblement à la place opposée à l’Assemblée cernées par un cordon humain rigoureux de policiers. Les militants du FNA se sont mis par la suite à scander des appels à l’abrogation de la loi controversée du code communal, notamment après l’arrivée du président du parti sur les lieux. « Ledit code communal réduit les élus du peuple à leur plus simple expression et les déleste de tout pouvoir de décision et de gestion des collectivités locales », a affirmé Moussa Touati, lors d’un bref point de presse improvisé sur les lieux du rassemblement au milieu d’une grande foule. Toutefois, les élus du FNA sont unanimes à rejeter ce nouveau code communal, à l’instar de plusieurs autres formations politiques d’ailleurs.
« Le nouveau code communal réduit sensiblement le pouvoir des élus du peuple et rétrécit leur marge de manœuvre, faisant des maires de simples figurants sans poids réel dans la gestion des communes », a expliqué Mehdi Sbaâ, élu de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) de Djelfa. Benkhelfellah Abdelkrim lui, élu à l’APW d’Alger, estime qu’ « il y a une grande confusion entre les deux concepts du pouvoir et du savoir ». De son côté, l’élu du FNA à l’APW de Mostaganem, Benheksa Sid Ahmed en l’occurrence, soutient que « le nouveau code communal porte un grand coup au processus démocratique en Algérie en dépourvoyant les élus, socle de l’exercice démocratique, de leurs prérogatives les plus élémentaires ».