Plusieurs membres du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) ont été interpellés dimanche 9 octobre à Alger, a appris DNA auprès de Yacine Zaid, membre de la LADDH.
Des policiers ont opéré depuis le début de matinée des arrestations préventives pour empêcher la tenue d’un sit-in des chômeurs devant le siège de la présidence de la République.
« Les forces de l’ordre ont procédé à des arrestations à la sortie de Maison des syndicats à Dar El Beida (banlieue est d’Alger) où des membres de la CNDDC ont passé la nuit», ajoute notre interlocuteur, joint par téléphone.
Dans un premier temps, 6 personnes ont été interpelées par des policiers avant d’être relâchées. « La police a agit de manière scandaleuse. Elle a interpellé les gens sur la base de la couleur de leur peau, tous ceux venu du sud du pays ce se font arrêter les premiers », dénonce-t-il. Interpellation au faciès.

Les forces de l’ordre procèdent également à des fouilles de véhicules en prévenance des wilayas de l’intérieur du pays pour questionner leurs occupants sur leur probable relation avec la CNDDC, ajoute M. Zaid.
Par ailleurs, aux personnes appréhendées les policiers confient être à la recherche d’un dangereux « un criminel ».
Arrestation préventives
Ces arrestations préventives visent à empêcher la tenue du rassemblement des chômeurs prévu devant le siège de la présidence sur les hauteurs de la capitale.
Les militants qui ont pu rejoindre le lieu de rassemblement ont été appréhendés par des policiers. C’est le cas du porte-parole de la CNDDC, Samir Larabi, interpellé avant d’être libéré.
Taher Belabbes ainsi que Madani El Madani, membres de la CNDDC, sont toujours dans les locaux de la police en début d’après-midi.
Créé le 06 janvier 2011, le comité National pour La Défense des Droits des Chômeurs (CNDDC) est une organisation qui lutte pour la défense des droits moraux et matériels des chômeurs.
Depuis les violentes manifestations de janvier dernier, plusieurs militants de cette organisation ont fait l’objet d’arrestations, d’intimidations et de harcèlements de la part des autorités.
Le cas de Dalila Touat
Le cas le plus emblématique reste celui de Dalila Touat, diplômée sans travail, poursuivie par la justice pour avoir distribuée des tracts pour revendiquer le droit des chômeurs à un emploi décent.
Jugée le 28 avril par le tribunal de Mostaganem, il a été acquittée du chef d’inculpation d’incitation à un rassemblement non armé.
Les marches et les manifestations sont interdites dans la capitale algérienne depuis juin 2001 en dépit de la levée de l’état d’urgence, en vigueur depuis 19 ans, en février 2011.
Pour tenter d’empêcher la tenue les manifestations contre le pouvoir, la police procéde à des arrestations préventives qui ciblent directement les meneurs.