Tandis que les étudiants délégués de 10 universités ont tenu hier un sit-in devant la présidence de la république un autre à dimension nationale aura lieu aujourd’hui devant le ministère de l’Enseignement supérieur. Les actions ont pour objectif de tirer la sonnette d’alarme sur la situation grave qui gangrène l’université et confirmer l’union et la solidarité des étudiants.
Plusieurs actions de grève et de protestations sont organisées par les étudiants à travers l’ensemble des universités avec pour objectif, une réforme profonde de l’université algérienne. Après un sit-in observé hier devant la présidence de la république, un autre à dimension nationale aura lieu aujourd’hui devant le ministère de l’Enseignement supérieur. Une centaine d’étudiants de l’Ecole nationale des statistiques et des sciences économiques appliquées (Ex-Inps) et de plusieurs universités ont tenu hier un rassemblement à El Mouradia, à proximité du palais de la présidence de la république. Cette action a été initiée par des délégués d’étudiants de 10 universités, à savoir Boumerdès, Annaba, Constantine, Oran, Mostaganem, Bab Ezzouar (Alger), Dely Ibrahim (Alger), Jijel, Chlef et Blida, ainsi que trois écoles nationales préparatoires et 8 écoles supérieures. Les étudiants se sont regroupés pour tirer la sonnette d’alarme sur la situation grave qui gangrène l’université et pour appeler la haute autorité à «arrêter l’humiliation» et «rendre sa dignité à l’étudiant».
Les étudiants protestataires ont tenu à rappeler aux responsables de respecter leurs engagements. La délégation d’étudiants protestataires a été reçue par un responsable de la direction des relations avec les citoyens, lequel les a assurés de remettre leurs doléances au chef de l’Etat.
Dans la lettre adressée au président de la République, les étudiants dressent, entre autres, un état des lieux de leurs universités qui connaissent «une dégradation de la qualité de la formation», «la création et la généralisation tous azimuts de nouvelles formations, en l’absence d’une cohérence et d’une uniformisation par rapport aux standards universels», ainsi que «le manque de communication entre la tutelle et la famille universitaire» sont les autres griefs formulés par les délégués. Les étudiants déplorent également «un manque d’évaluation pédagogique de l’enseignement supérieur et des réformes induites, les mouvements de contestations qui deviennent récurrents et la dégradation du cadre socio- pédagogique des étudiants».
Une autre mobilisation qui s’inscrit dans le même ordre d’idées, sera initiée aujourd’hui devant le ministère de l’Enseignement supérieur. Il s’agit d’un sit-in national organisé par la Coordination nationale autonome des étudiants. Plusieurs centaines d’étudiants venant de plusieurs wilayas devraient se rencontrer aujourd’hui dans une action de solidarité et d’unification devant le ministère de l’Enseignement supérieur. Tandis que la grève se poursuit dans l’ensemble des universités, les étudiants continuent, ainsi, leurs actions de protestation qui s’inscrivent dans le maintien de la pression sur la tutelle jusqu’à satisfaction des doléances.
Par Yasmine Ayadi