SILA2019| « Il y a plus de lecteurs en Algérie qu’on voudrait nous le faire croire »

SILA2019| « Il y a plus de lecteurs en Algérie qu’on voudrait nous le faire croire »

On a souvent reproché aux Algériens leur manque d’intérêt vis-à-vis des livres et de la littérature, pourtant le salon qui est à son sixième jour d’exposition témoigne toujours d’une forte affluence des visiteurs, cela veut-il dire que les Algériens ne lisent qu’une fois par an ?  Pour la romancière Lynda Chouiten « il y a plus de lecteurs en Algérie qu’on voudrait nous le faire croire ».

Lynda Chouiten, Enseignante de littérature anglophone à l’université de Boumerdès et romancière de langue française, participe au SILA de cette année avec sa nouvelle parution « Une Valse » un roman qui raconte  « le destin d’une couturière jadis brillante mais dont les ambitions ont été déçues par un environnement incompréhensif. Malgré cela, et malgré la psychose dont elle souffre, elle réussit à se qualifier en finale d’un concours international de stylisme, censé se dérouler à Vienne. En attendant d’aller dans la capitale autrichienne, elle rêve d’une valse dans le faste qui caractérise cette ville », nous résume l’auteur du livre.

Chouiten est à sa troisième participation au salon du livre, les deux dernières années l’écrivaine a participé avec son premier ouvrage littéraire «Le Roman des Pôv’Cheveux » paru aux éditions « el Kalima », cette année là, Lynda exposera au Stand de « Casbah Editons » sa dernière parution « Une valse »

Etant à la première loge de l’événement pendant trois ans, Lynda Chouiten affirme que le Salon qu’elle qualifie de « fête de livre »  connaît, chaque année, « une très grande affluence et, bien qu’on entende souvent dire que les livres les plus achetés sont les livres de cuisine ou ceux traitant de religion, je pense qu’il y a quand même bien plus de lecteurs en Algérie qu’on voudrait nous le faire croire », d’ailleurs l’auteur nous confirme qu’une « très grande partie des ventes de mon premier roman a été enregistrée lors des deux précédents SILA. De manière approximative, il est possible de dire que 20 pour cent des ventes ont été réalisées lors de cette vingtaine de jours (une dizaine de jours pour chaque SILA). »

SILA VS le restant de l’année,  « un cercle vicieux »

Lynda Chouiten explique le déséquilibre dans la balance des ventes entre le SILA et le restant de l’année par plusieurs facteurs elle cite à leur tête le problème de distribution, l’auteur nous explique que plusieurs de ses lecteurs se sont plaint d’indisponibilité de son roman dans les bibliothèques,  « et je ne parle pas de petits villages isolés mais de grandes villes comme Oran et Annaba », a-t-elle souligné.

Et d’ajouter « Il paraît que les libraires refusent de proposer des livres qui, d’après eux, resteront invendus ».  « Il n’y a pas de lecteurs », entend-on souvent, alors que les lecteurs se plaignent justement de ne pouvoir lire autant qu’ils le souhaiteraient, à cause de l’indisponibilité des livres. Nous nous retrouvons donc dans un cercle vicieux », poursuit-elle.

Le salon du Livre d’Alger aide les nouveaux auteurs à se faire connaître.

Il n y a aucun doute, le Salon aide les nouveaux auteurs à se faire un nom, pourquoi? L’auteur « d’une valse » souligne encore une fois le problème de distribution et l’indisponibilité des titres dans les librairies, « Le SILA permet aux lecteurs de se procurer les livres des nouveaux auteurs qui sont difficile à trouver dans les libraires », d’autres part « la présence physique des auteurs au niveau des stands leur permet de tisser des liens avec les lecteurs et de les intéresser à leurs écrits ».

Pour plus d’événements dédiés aux livres et à la littérature. 

Compte tenu de son importance à booster le comportement d’achat des lecteurs et à faire connaitre les jeunes auteurs, Chouiten estime que le Salon du livre est une initiative à propager dans d’autres wilayas, « des salons du livre pour nos compatriotes qui n’ont pas la chance de résider près de la capitale » et pourquoi des salons « spécialisés » : des salons dédiés à la poésie, au polar ou aux premiers romans, entre autre possibilités », a-t-elle suggéré.

Une chose est sûre, les algériens s’intéressent de plus en plus aux livres à la littérature a priori la littérature algérienne, car selon Chouiten, « les lecteurs se reconnaissent dans les thématiques abordées ».

Ces amoureux du livre souhaitent voir des événements semblables au SILA se propager à d’autres wilayas et avoir lieu plus qu’une fois par an.

 

M.A.Y