Sila : «Pas de censure mais des réserves sur certains livres»

Sila : «Pas de censure mais des réserves sur certains livres»

Eclaircissements n Le commissaire adjoint du Salon international du livre (Sila), a apporté quelques «précisions» concernant notamment la censure de quelques titres.

Un terme qu’il a d’ailleurs réfuté. Mohamed Iguer, qui intervenait ce mercredi, sur les  ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, était formel : «Il n’est aucunement question de censure au Sila. Il y a simplement des titres sur lesquels on émet des réserves, comme ceux qui font l’apologie de l’islamisme et de l’intégrisme ou ceux qui portent atteinte à l’unité nationale », a-t-il expliqué. Comme exemple, il a cité entre autres, un livre qui porte le titre «Le printemps arabe, jusqu’à quand, avec une couverture provocatrice d’anciennes personnes à l’origine des massacres». «Nous émettons des réserves sur ce genre de titres qui portent atteinte à notre pays», précisé Mohamed Iguer. «Les réserves sont émises par une commission de lecture composée de représentants des ministères de la Culture, de l’Intérieur, de la Défense et de l’Éducation nationale. Ce sont des personnes compétentes, qui sont en mesure de faire un traitement des livres.



Le Sila accueille 30 000 livres et on émet des réserves sur 100 titres. C’est infime», a-t-il dit plus explicite. Concernant le choix de la France comme invitée d’honneur de cette édition du Sila, M. Iguer a estimé que «c’est tout à fait naturel, car l’Algérie a été aussi l’invitée d’honneur de la France». Par ailleurs, Mohamed Iguer a estimé que contrairement à ce qui est couramment affirmé, le secteur du livre «est en plein essor». Il en veut pour preuve le rythme grandissant de création de maisons d’édition (290 à ce jour). A propos de la diminution drastique des lecteurs d’ouvrages littéraires, il a affirmé que celle-ci n’est en rien due à la cherté de ces derniers, mais davantage à la raréfaction de «l’acte d’achat assurant que le même phénomène est observé dans des pays autrement plus développés que l’Algérie, «où, a-t-il soutenu, l’édition papier est de plus en plus concurrencée par les supports multimédias». Pour les encourager à s’investir dans la création de librairies, il a annoncé que des facilités de crédit seront accordées à de jeunes entrepreneurs par le biais de l’Ansej et de la Cnac en particulier. Le Salon international du livre d’Alger (Sila), qui s’est imposé au fil des années comme un rendez-vous littéraire de première importance, accueillera pour sa 20e édition (29 octobre-7 novembre) près d’un millier d’exposants d’une cinquantaine de pays, avec en marge de l’exposition des débats centrés sur les professionnels du livre, dans un contexte de contraintes économiques et de restrictions budgétaires.

Le Salon, qui correspond à la rentrée littéraire en Algérie, se déroulera au Palais des expositions des Pins maritimes (Safex) et ouvrira ses portes au public demain jeudi.

R. N. / F. H.