Signe de la crise financière qui secoue le pays : Le revenu par habitant en chute libre

Signe de la crise financière qui secoue le pays : Le revenu par habitant en chute libre

Cette tendance va se poursuivre en 2018, selon les prévisions de la Banque mondiale et du FMI.

Dans son classement 2017 des pays africains, Jeune Afrique consacre un article à l’Algérie comportant en encadré les chiffres sur la situation macroéconomique de l’Algérie, en comparaison avec les autres pays du continent, en particulier avec les pays d’Afrique du Nord. La publication note que le PIB de l’Algérie a évolué ainsi : 3,8% en 2014, 3,9% en 2015, 3,6% en 2016 et 2,9% en 2017 (prévision). Du coup, le PIB du pays est en chute libre : 231,5 milliards de dollars en 2014, 168,8 milliards de dollars en 2015, 168,3 milliards de dollars en 2016 et 178,4 milliards de dollars en 2017. En conséquence, le revenu par habitant est en baisse. Le PIB par habitant se chiffre à 4 129 dollars en 2016 (chiffres du FMI), contre 4 154 dollars en 2015, 5 484 dollars en 2014 et 5 479 dollars en 2013 (chiffres de l’ONS). La chute est donc de plus de 1 300 dollars.



Quand on sait que le PIB et le revenu par habitant sont deux indicateurs qui renseignent sur l’attractivité d’un pays, les résultats de l’Algérie en ces temps de crise

manifeste une perte d’attractivité de son marché pour les investisseurs étrangers.

Les investissements directs étrangers se sont situés à 587 millions de dollars en 2016, contre 6,8 milliards de dollars pour l’Égypte, 726 millions de dollars pour la Lybie, 3,1 milliards de dollars pour le Maroc, 1 milliard de dollars pour la Tunisie. Cette chute marque surtout un appauvrissement de la population.

Cette tendance va se poursuivre en 2018 puisque la Banque mondiale prévoit un taux de croissance de 1%, contre 1,8% en 2017. L’appauvrissement de la population se mesure également par le taux d’inflation (hausse des prix) : 5,9% en 2016, 7% actuellement. Ce qui est considéré comme élevé. Avec le manque de ressources financières enregistré actuellement, la baisse des réserves de change, la tendance à la hausse de l’inflation sera une donnée permanente au cours des prochaines années tant les pouvoirs publics n’arrivent pas à trouver des alternatives à la chute des recettes pétrolières.

Jeune Afrique fournit d’autres indicateurs : l’Algérie a un taux de croissance démographique de 1,9%. L’espérance de vie se situe à 74,8 ans. Le taux d’alphabétisation est de 79,61%. Dans l’indice de développement humain, l’Algérie est classé 83e sur 188 pays. Elle est mieux classée que l’Égypte, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie.

Le taux de pénétration de la téléphonie mobile est de 100%. Le Maroc, l’Égypte, la Lybie, la Tunisie sont mieux classés.

La chute du PIB et la hausse de l’inflation sont le résultat de la crise financière qui secoue le pays. Le pouvoir d’achat des citoyens s’affaiblit en raison de la crise. Tant qu’on n’aura pas de nouvelles ressources financières pour compenser la chute des revenus pétroliers, la tendance se poursuivra jusqu’à 2018.