Six mois après que l’attaque terroriste meurtrière contre le complexe gazier de Tiguentourine eut laissé planer des doutes quant à l’avenir des compagnies pétrolières étrangères en Algérie, un accord conclu dimanche 7 juillet à Alger est venu mettre un terme à ces inquiétudes.
L’accord de partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne, qui faisait l’objet de discussions depuis cinq ans, a finalement été adopté. Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal et le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso ont signé ce protocole d’accord à Alger.
Celui-ci « fonde un cadre de coopération qui couvre… les hydrocarbures, les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, la réforme du cadre législatif et réglementaire, la progressive intégration de nos marchés énergétiques, le développement des infrastructures et le transfert des technologies », a déclaré Barroso.
Mais cet accord entre l’Algérie et l’Union est plus qu’un simple cadre pour de futurs liens, a expliqué l’économiste Issam Akram.
« Le timing est important à plus d’un titre », a-t-il précisé, parce que « cet accord a été signé alors que des informations rapportées par la presse faisaient état de l’intention de certaines firmes pétrolières européennes de quitter l’Algérie ou de réduire leurs investissements dans ce pays après l’attaque d’In Amenas. »
L’Algérie, qui compte parmi les principaux fournisseurs de pétrole et de gaz de l’Europe, entend bien garder son rang.
« L’Algérie œuvre à donner une dimension pérenne et stratégique à ses relations avec l’UE, une dimension que dictent la proximité géographique [et] les enjeux économiques », a déclaré Sellal lors de la cérémonie de signature.
Selon Barroso, « l’énergie est un domaine prioritaire du partenariat euro-méditerranéen, car c’est un facteur indispensable pour la construction d’une zone partagée de prospérité et de stabilité ». L’Algérie, a-t-il ajouté, est vue comme « un partenaire clé tant au niveau bilatéral qu’au niveau régional ».
« C’est dans l’intérêt stratégique des deux parties de développer le dialogue et la coopération dans le domaine de l’énergie, que ce soit dans le domaine des hydrocarbures ou dans le secteur des énergies renouvelables », a-t-il ajouté.
En décembre, une réunion ministérielle sur les énergies renouvelables et l’énergie solaire sera organisée à Bruxelles, « avec l’idée d’adopter un plan solaire pour toute la Méditerranée, et l’Algérie aura certainement son mot à dire », a souligné Barroso.
« L’accord de partenariat stratégique dans le domaine de l’énergie confirme que l’Algérie demeure un fournisseur de prédilection pour l’Europe », a expliqué à Magharebia l’économiste Adel Mostafaoui.
« À travers cet accord, les pays européens exprimént un soutien indéfectible au gouvernement algérien dans sa lutte contre le terrorisme », a-t-il ajouté.