Nouvelle victoire d’envergure pour le président américain après la réforme historique du système de santé : la proche conclusion d’un nouvel accord de désarmement nucléaire avec la Russie qui doit succéder au traité START arrivé à échéance le 5 décembre dernier.
« C’est un accomplissement de portée historique, qui va accroître la sécurité des Etats-Unis et de nos alliés », jugeait le Center of American Progress (CAP) dans un courriel. Le document « réduit la menace d’une guerre nucléaire, fait progresser la vision du président Obama d’un monde dénucléarisé, et est un résultat tangible » de la tentative d’Obama d’améliorer les relations avec la Russie, a ajouté le CAP.
Moscou et Washington sont désormais d’accord sur « tous les documents » du futur traité qui pourrit être signé à Prague le 8 avril.
Pour Jeffrey Lewis, spécialiste des armes nucléaires à la New America Foundation, les Etats-Unis n’ont pas négocié d’accord aussi complexe depuis plus d’une décennie et le fait d’avoir négocié celui-ci « montre que nous sommes toujours capables de travailler au désarmement »a-t-il déclaré dans une interview à l’AFP.

Les Etats-Unis et la Russie concentrent ensemble 95% des armes nucléaires dans le monde et les deux présidents russe et américain avaient, en juillet dernier, fixé l’objectif de ramener le nombre des têtes nucléaires détenues par chaque nation entre 1.500 et 1.675, et le nombre de vecteurs capables de les transporter entre 500 et 1.100.
La réduction est de toutes façons assez limitée, juge M. Lewis.
« Le principal gain est d’avoir convaincu les Russes de maintenir en place certaines des mesures de vérification qui n’existaient plus depuis décembre ».
Ces mesures étaient incluses dans l’accord START, conclu en 1991 et qui a expiré le 5 décembre dernier.
Les Etats-Unis disent disposer aujourd’hui de 2.200 têtes nucléaires. On estime généralement que la Russie en possède 3 mille, un chiffre qui paraît toutefois surévalué par certains analystes.
Pour eux, les deux ex-ennemis de la guerre froide ont des arsenaux nucléaires sensiblement égaux. Miles Pomper, chercheur du centre James Martin pour les études sur la non-prolifération, note que la conclusion de l’accord va renforcer la position de l’Amérique en vue du Sommet sur la sécurité nucléaire, prévu en avril à Washington, et de la conférence de révision du traité de non-prolifération nucléaire que l’ONU accueillera en mai.
Le bon exemple donné par la Russie et les Etats-Unis « donnera un élan positif », en particulier, face à l’Iran et à la Corée du Nord, pour qui il pourrait devenir plus difficile de résister aux exigences d’un contrôle plus étroit de leurs propres programmes nucléaires.
M. Pomper, pense également que l’accord peut renforcer la détermination de la Russie pour sanctionner l’Iran à l’Onu.