Sidi Saïd sort de son silence

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Dans un contexte où la protestation dans la Fonction publique est au rendez-vous et des travailleurs déclarant ne plus avoir confiance en la centrale syndicale, pensant même à créer des syndicats autonomes, Sidi Saïd sort enfin de son «silence» pour défendre la maison du peuple en se basant sur les chiffres du parcours du vieux syndicat.

Il dira que l’UGTA a «les pieds solides car elle a les pieds enfoncés dans le sol» tout en minimisant le mouvement de redressement mené par des anciens cadres de la Centrale.

Selon Sidi Saïd, «quoiqu’on dise ou fasse, l’arbre de l’UGTA donnera des fruits».

Dans une réunion de coordination entre le secrétariat national de l’UGTA et les fédérations nationales tenue hier au siège de la Centrale syndicale, le SG de l’UGTA, Sidi Saïd est revenu longuement sur le secteur de la Fonction publique qui est en ébullition en déclarant que l’Ugta «n’a jamais failli à sa responsabilité dans ce secteur». Le patron de l’Ugta a défendu par les chiffres son intérêt pour la Fonction publique. A ce titre, il a avancé que son syndicat a tenu neuf bipartites sur les 14 consacrées à ce secteur.

Il est même remonté dans le temps pour rappeler que la centrale syndicale «est la seule organisation syndicale à avoir retiré de l’APN un projet de loi portant sur la Fonction publique en 2001 (…) nous ne sommes pas d’accord sur certains principes, on a saisi le président de la République. Ce n’est pas évident qu’un syndicat puisse retirer un projet de loi».

A l’égard des syndicats autonomes, il dira «nous n’avons aucune animosité contre d’autres syndicats et aucun esprit de compétition. C’est le terrain qui compte», ajoutant «nous n’avons jamais porté préjudice à un autre syndicat, l’essentiel c’est l’intérêt des travailleurs».

Dans ce sens, il s’est dit pour «la solidarité entre syndicats et le respect mutuel». Selon lui,

«l’UGTA ne cherche pas le monopole, nous sommes un syndicat représentatif et représentant, il n’y a aucun doute sur ça et pour ceux qui doutent, il s’agit juste d’un jeu intellectuel». Toutefois, il a souligné qu’il ne porte pas de jugement de valeur sur d’autres mais défend le dialogue qui est selon lui «le chemin le plus dur mais le plus rentable».

Sidi Saïd dira aussi : «nous ne sommes pas une organisation qu’on peut instrumentaliser facilement, quand le pays se porte mal, on a mal, on est pour la stabilité et la sauvegarde du pays».

Evoquant le mouvement de redressement mené par un groupe d’anciens cadres de la centrale syndicale, le patron de l’Ugta l’a qualifié «de voix de tambours et de trompettes». Ils leur dira aussi : «mangez du pain et restez à la maison, ne frappez pas l’Ugta qui vous a beaucoup apporté».

88 milliards da pour les dernières augmentations salariales

D’autre part, le SG de l’Ugta a préféré utiliser le langage des chiffres en soulignant que plus de 2 millions de travailleurs sont concernés par les dernières augmentations avec une moyenne de 23% et 12% pour l’application du régime indemnitaire, ce qui fait une moyenne de 35%.

A ce propos, il a affirmé que l’impact financier de ces augmentations est de «88 milliards de dinars».

Selon lui, il ne faut pas dire que l’Ugta n’a rien fait car elle a mené de 1990 à 2011, les négociations autour du SNMG et 13 tripartites, plus de 13 000 accords salariaux entre 1990 et 2009 et 899 négociations avec accords en 2010.

Sidi Saïd a voulu illustrer la représentativité de la centrale syndicale par des chiffres en affirmant que celle-ci comptait ; 1 779 000 adhérents et 1 740 000 en 2010.

En outre, le patron de l’Ugta a parlé de la tripartite économique prévue pour le 28 mai. Selon lui, la Centrale syndicale axera sur l’importance de la promotion de la production nationale.

Il a ajouté que son organisation a tenu plus de 35 réunions autour de cette question. «Nous avons, ensuite, convenu que l’élément moteur de la participation l’UGTA lors de cette tripartite était de mettre en relief l’importance de la promotion de la production nationale», a souligné le premier responsable de la Centrale syndicale.

Selon M. Sidi Saïd, la promotion de la production nationale passe par l’encouragement de cette production et la consommation des produits locaux.

S’agissant de la tripartite sociale prévue en septembre, il a indiqué que son organisation a finalisé 60% des dossiers concernés.

Ainsi, Sidi Saïd croit toujours au poids de l’Ugta malgré le vent du changement qui souffle devant sa porte.

Par Nacera Chenafi