Le crédit à la consommation constitue-t-il le salut de la production nationale ? Syndicalistes et patronat sont unanimes à dire que le rétablissement du crédit à la consommation destiné «exclusivement» à la production nationale sera d’un «apport considérable pour la mise en exergue du produit national».
La visite effectuée hier par le secrétaire général de l’UGTA et le président du Cnes en compagnie de quelques responsables d’organisations patronales, à la foire de la production nationale, qui se tient à la Safex, était une opportunité pour relancer l’idée du rétablissement du crédit à la consommation. Toutefois, pour Sidi Saïd, «s’il y a rétablissement de ce produit financier, il ne doit concerner que la production nationale, publique ou privée».
D’ailleurs, l’idée est contenue dans le mémorandum élaboré conjointement par l’UGTA et le Cnes et remis au premier magistrat du pays. Dans le mémorandum en question, il a été proposé une panoplie de mesures pour «protéger le pouvoir d’achat des citoyens et favoriser le retour à la croissance économique, à l’ombre d’un allègement fiscal et l’orthodoxie financière».
Parmi ces mesures, la mise en place d’un label de la production nationale, la relance du crédit à la consommation pour les produits ayant ce label, la facilitation de l’accès des PME aux marchés publics et la création d’une zone industrielle à vocation nationale réservée aux jeunes porteurs de projets. Hier, lors d’un point de presse organisé en marge de sa visite, le secrétaire général de l’UGTA a longuement plaidé «pour la protection et le soutien de la production ». A ce titre, il a invité les pouvoirs publics à «prendre les mesures appropriées à même de permettre au produit national de retrouver la place qui est la sienne ».
«Il faut intégrer dans l’esprit des Algériens le concept de la consommation nationale. Aujourd’hui, je suis vraiment peiné de voir les Algériens consommer à hauteur de deux milliards de dollars en produits finis, alors que cet argent pouvait être destiné au financement des projets d’utilité de base», a indiqué Sidi Saïd.
C’est dans cette optique qu’il fera savoir que son organisation «défendra et proposera une batterie de mesures à même de soutenir la production nationale à travers notamment le rétablissement du crédit à la consommation». Sur un autre plan, on indique que l’UGTA plaidera pour la réactualisation l’instruction n°1 du 7 janvier 1997 portant sur «la promotion de la production nationale ». Elle demandera d’ailleurs au successeur d’Ahmed Ouyahia, à la tête de l’Exécutif d’exiger des institutions de l’Etat et des entreprises nationales, toutes catégories et toutes activités confondues, de consommer production nationale.
La Centrale syndicale lui recommandera, ajoute-t-on «à court terme», que les productions des céréales, de lait, de rond à béton, de médicaments de base «considérés comme productions ne nécessitant pas une maîtrise technologique importante et dont la consommation s’avère quasi inélastique, devraient faire l’objet d’une promotion rapide». Ceci engendrera, selon l’UGTA, une réduction de la facture.
A. B.