Des syndicats affiliés à la Centrale syndicale ont brisé le mur du silence en optant pour la grève, comme moyen de transmettre leurs revendications alors que la direction de l’UGTA a signé le pacte social pour la solution du dialogue.
La paix sociale recherchée à travers le pacte économique et social, mis en œuvre depuis presque quatre ans, est écrasée par la colère exprimée par les travailleurs, élargie à plusieurs secteurs de la Fonction publique, notamment la Santé et le secteur économique public avec la protestation menée par les travailleurs de la SNVI de Rouiba.
Ainsi, des syndicats affiliés à la Centrale syndicale ont brisé le mur du silence en optant pour la grève, comme moyen de transmettre leurs revendications alors que la direction de l’UGTA a signé le pacte social pour la solution du dialogue.
A cet effet, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) se trouve dans une situation délicate car en plus des syndicats autonomes qui mènent la situation sociale des travailleurs, la Centrale syndicale est en train de perdre le contrôle de ses unions syndicales.
Dans ce cadre, on apprend que l’Union nationale des travailleurs de la santé a décidé de rejoindre leurs collègues qui sont en grève depuis trois jours. De leur côté, les travailleurs de la SNVI ont poursuivi leur mouvement de protestation pour la troisième journée consécutive.
A savoir que pour ce qui est de la Santé, le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) ne compte pas arrêter, pour le moment, son mouvement de protestation et attend la réaction du Premier ministre Ahmed Ouyahia.
De son côté, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) sont à leur deuxième semaine de grève ouverte. A souligner que ce Syndicat organise chaque mercredi, en parallèle, des sit-in de protestation devant les directions de la santé des wilayas à travers tout le territoire national.
La révision du statut particulier et du régime indemnitaire figure dans la plateforme des revendications. S’agissant de la protestation menée par les travailleurs de la SNVI, le SG de la Centrale syndicale a dépêché une délégation composée des membres du secrétariat national pour essayer de mettre fin à la protestation.
Cependant, les travailleurs «ne mangent pas de ce pain» et maintiennent toujours leur mouvement de protestation et leurs revendications relatives à l’augmentation des salaires, la diminution de l’impôt sur le revenu global, et le retrait de la décision d’interdire désormais le départ à la retraite sans conditions d’âge prise lors de la dernière tripartite, tenue les 2 et 3 décembre dernier.
Ils sont plus de 5 000 travailleurs de la SNVI qui ont entamé une grève depuis dimanche dernier. Ils rejettent l’augmentation de 3 000 DA du SNMG. Ainsi, l’UGTA a échoué dans sa mission portant sur l’arrêt du mouvement de protestation et opte pour la solution du dialogue entre le syndicat et la direction de la SNVI.
A savoir que cette entreprise publique bénéficie de plusieurs bons de commande, de la par notamment des collectivités locales et des entreprises publiques de transport en commun, comme l’Etusa. Ce qui rend la situation plus compliquée.
Il faut savoir que cette protestation, menée à la fois par des syndicats autonomes et ceux affiliés à l’UGTA, intervient après la mise en œuvre du nouveau salaire minimum garanti qui a atteint les 15 000 da, une augmentation jugée «insignifiante» avec notamment, l’anarchie qui commande les prix des produits de large consommation, locaux ou importés, au moment où les pouvoirs publics font la sourde oreille face aux rois de la spéculation et laissent croire qu’il y a une possibilité d’apaiser le pouvoir d’achat des travailleurs avec l’amendement du code du commerce qui n’a toujours pas vu le jour.
Par ailleurs, la décision portant suppression du droit de départ à la retraite proportionnelle ou après 32 ans de service n’est apparemment pas la bienvenue.
En tout cas, le renouvellement du pacte économique et social après quatre ans de mise en œuvre s’annonce difficile et on ignore si la Centrale syndicale va continuer le jeu de la paix sociale au moment où les syndicats autonomes prennent le contrôle de la situation.
Necera Chenafi