Sidi Saïd, Louiza Hanoun : une alliance et des interrogations !

Sidi Saïd, Louiza Hanoun : une alliance et des interrogations !

« L’Ugta ne gère pas le chômage ! ». Cette phrase riche de sens a été lancée à la veille du 1er mai 1994 par un authentique syndicaliste, le regretté Abdelhak Benhamouda, ex- numéro un de la Centrale syndicale. L’homme acquis aux idéaux de progrès et de modernité argumentait ses dires en expliquant au journaliste, qui le questionnait sur le chômage, que l’Ugta était là pour défendre les intérêts des travailleurs uniquement et que, par conséquent, toute tentative d’effleurer le problème du chômage qui ronge la jeunesse algérienne relèverait de la démagogie.

Autre époque, autres mœurs, Abdelmadjid Sidi Saïd, actuel secrétaire général de l’Ugta, dont l’image a été ternie par le scandale Khalifa et qui sera bientôt entendu par la justice, multiplie, ces derniers jours, les efforts en vue de créer la fédération des jeunes chômeurs du Sud. Une tentative osée qui ne fait pas cependant l’unanimité chez les jeunes du Sud, qui considèrent cette action comme étant une manipulation grotesque.

Du trotskysme au troc politique, le pas vient d’être franchi par Madame Louiza Hanoun, du Parti des travailleurs, laquelle s’est investie au côté de Sidi Saïd dans cette entreprise. Visiblement, les jeunes du Sud ne veulent pas entendre parler de celle qui les a impunément traités de séparatistes, juste pour avoir revendiqué un emploi.

Il est clair, qu’à une année de la présidentielle, la chef de file du PT ne raterait pour rien au monde cette aubaine qui s’ouvre devant elle. Le jeu d’alliance entre le PT et l’Ugta a commencé, il ya bien longtemps, en témoigne ces députés de l’Assemblée populaire nationale, jadis responsables syndicaux, mais qui ont fini par se présenter aux élections législatives de 2012 sous la bannière du parti de Louiza Hanoun. Mais cette alliance suffirait-elle à absorber la colère des jeunes chômeurs du Sud qui ont affiché une nette volonté de ne pas laisser leur mouvement tomber entre les mains de manipulateurs. Et à en croire leurs représentants, leur réponse à Sidi Saïd et à Louiza Hanoun ne saurait tarder. La marginalisation et l’exclusion des jeunes ne peuvent être «fédérées»…

Fadel Djenidi