Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a affirmé lundi à Alger que le respect par les entreprises de la législation du travail est « non négociable » pour son organisation syndicale.
« S’agissant de la question fondamentale du respect de la législation du travail dans toutes ses dispositions, elle est non négociable pour l’UGTA. Les lois de la République doivent s’appliquer pour les uns comme pour les autres », a souligné M. Sidi Saïd lors d’une réunion avec les représentants des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba (est d’Alger). Des centaines de travailleurs et d’élus locaux de cette zone industrielle se sont rassemblés lundi au siège de l’UGTA pour dénoncer le « non respect » par des responsables d’entreprises publiques ou privées des lois du travail.
Les représentants de ces travailleurs ont appelé les pouvoirs publics à faire en sorte que les entreprises concernées appliquent les lois 90-14 relative au droit syndical, 90-11 relative au licenciement et 83-12 portant limite d’âge de la retraite à 60 ans. Pour eux, les responsables des SGP (sociétés de gestion des participations) et les directeurs généraux des entreprises « non seulement n’appliquent pas ces lois » mais procèdent aussi à des « licenciements abusifs ». Interrogé sur le rappel par les entreprises de gestionnaires à la retraite, il a relevé que l’UGTA n’a jamais soulevé auparavant ce problème, déplorant, cependant, l’attitude « négative », selon lui, de ces contractuels à l’égard des travailleurs.
« Nous nous sommes dits qu’ils font appel à eux (gestionnaire retraités) pour leur expérience, leurs connaissances et leurs compétences. Malheureusement nous avons constaté que ce sont ces gens là, à qui l’UGTA a tendu la perche, qui sont les plus agressifs (…) à l’endroit de l’entreprise et de sa représentation syndicale », a-t-il précisé.
Il a ajouté que l’UGTA considère cette situation « inacceptable » et exige l’application de la circulaire du Premier ministre relative à la mise à la retraite des travailleurs ayant atteint l’âge de 60 ans. M. Sidi Saïd a noté que par cette « démonstration pacifique » (rassemblement), un message a été envoyée aux concernés pour dire que l »‘UGTA (…) n’acceptera plus dorénavant toute agressivité subjective et négative à l’endroit des travailleurs et de leurs élus ».
« Nous sommes pour le dialogue et pour la stabilité mais nous n’accepterons pas que ces paramètres soient perturbés par des aventuriers », a-t-il averti. Dans ce cadre, le secrétaire général de l’UGTA a annoncé aux représentants des travailleurs qu’une réunion devait être tenue lundi après-midi à se sujet avec le ministre de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, M. Mohamed Benmeradi.
Cette réunion sera, a-t-il dit, suivie mardi ou mercredi par des séances de travail avec les inspecteurs généraux du ministère du Travail et de celui de l’Industrie, enregistrant, à cet effet, une « disponibilité » à prendre en charge et de régler ces problèmes. M. Sidi Saïd a salué le débat « très fort » intervenu la semaine dernière au niveau de l’Union syndical de Rouïba.
« J’ai apprécié ce débat parce que vous avez manifesté une réelle préoccupation syndicale par rapport à l’agressivité des gestionnaires de certaines entreprises », a-t-il indiqué.
Il a relevé que cette « agressivité vis-à-vis de l’UGTA, constatée depuis un certain temps, notamment au sein d’entreprises publiques, est inutile et ne répond à aucun conflit ouvert ou déclaré », s’interrogeant si la raison n’en est pas que « l’UGTA a réussi à faire admettre aux pouvoirs publics la nécessité de réhabiliter le secteur public »