Le patron de l’Ugta a demandé aux retraités de patienter Le patron de la Centrale syndicale a promis que la prochaine tripartite serait consacrée et dédiée aux retraités.
Le rassemblement auquel les retraités d’Alger ont appelé, hier, s’est transformé en réunion à l’intérieur du Palais de l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta) entre les protestataires et le secrétaire général de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd.
Environ 200 retraités venus pour protester contre la dégradation de leurs conditions de vie, ont été reçus par M. Sidi Saïd pendant plus d’une heure. Un débat houleux et des tensions, provoquant de temps en temps l’anarchie, ont émaillé la rencontre.
Les protestataires revendiquent une augmentation de 80% de leur pension et l’adoption d’une pension minimum de 15.000 dinars.
Tandis que certains retraités applaudissaient les promesses du patron de la Centrale syndicale, d’autres ont exprimé leur mécontentement, estimant qu’une rencontre dans une salle fermée n’aboutira à rien de concret. Abdelmadjid Sidi Saïd a clamé que «le dossier des retraités sera négocié à la tripartite de septembre prochain et non dans la rue», invitant ceux qui veulent négocier dans la rue à le faire.
L’orateur s’est engagé devant les protestataires à faire de leur affaire «une affaire personnelle».
Dans ce cadre, le premier responsable de l’Ugta a promis que «la prochaine tripartite sera consacrée et dédiée aux retraités». «Lors de la tripartite prochaine, le dossier des retraités sera le point prioritaire et le Premier ministre et le ministre du Travail et de la Sécurité sociale sont d’accord», a-t-il affirmé. Cependant, les retraités se disent déterminés à faire aboutir leurs revendications «justes et légitime». Intervenant au cours de la rencontre, un retraité a appelé les protestataires à l’union pour arracher leurs droits. «On leur donne un délai jusqu’au 15 octobre, le temps d’étudier le rapport et si rien ne sera fait d’ici-là, on reprendra la contestation le 25 octobre», a-t-il menacé. A ce moment, une voix discordante monte de la salle pour l’interrompre: «Qu’on passe 60 ans à leur adresser des lettres, ils ne feront rien».
Devant l’anarchie qui a régné, Sidi Saïd a menacé de quitter la salle si le calme ne revenait pas. Reprenant la parole, le patron de l’Ugta a demandé aux retraités de patienter et de les laisser travailler en attendant ce que donnera la tripartite prochaine.
Les protestataires souhaitent que leurs revendications soient prises en considération durant la tripartite pour «faire face à la cherté de la vie», car, estiment-ils, «nous sommes la classe sociale la plus démunie». Les protestataires se sont dispersés dans le calme, peu avant midi, alors qu’un dispositif sécuritaire important avait été déployé devant l’entrée principale de l’Ugta pour parer à toute éventualité.
A rappeler que les retraités de la wilaya d’Alger, qui ont initié cette action, demandent, entre autres, une revalorisation de la pension à 80%, l’adoption d’une pension nationale minimum garantie (Pnmg) égale au Snmg (50.000 dinars) et l’augmentation de l’indemnité pour la femme au foyer de 6000 dinars.
Selon eux, il existe des retraités en Algérie qui touchent des pensions de moins 5000 dinars le mois alors que l’indemnité de la femme au foyer est actuellement de 1731 dinars. Parmi les 2 millions de retraités, un peu plus d’un million touchent une pension inférieure au Snmg. 412.000 retraités touchent entre 15.000 et 35.000 dinars alors que 20.800 personnes ont une pension allant de 35.000 à 50.000 dinars.
Ces derniers chiffres sont de la Fédération nationale des travailleurs retraités (Fntr).